« Je m’appelle Jean-Luc Fassella, j’ai 42 ans, je suis chauffeur chez DK Bus Marine et donc photographe de l’équipe première du club. »
« Au départ, j’ai commencé la photo avec les Mavericks, le club de football américain de Dunkerque. L’USLD s’entraînait juste à côté, au Fort Vallières. Je les voyais s’entraîner et je me suis dit pourquoi pas essayer. Ce n’était pas pour le foot en particulier, mais vraiment comme un sujet différent. Et comme je connaissais Dimitri Boudaud, je suis venu à un entraînement pour le photographier. J’ai du faire 200 photos de lui ! J’étais également venu à un match en février 2014. J’avais pris des photos à partir du haut de la tribune. Une semaine après, Edwin (Pindi) m’a contacté afin de savoir si ça m’intéressait de devenir photographe du club. »
« Pas vraiment non. J’ai joué quand j’étais gamin. J’étais gardien au club de l’ASAGS, puis j’ai connu la boxe à 13 ans. J’étais comme tous les gamins, je collectionnais les Panini et tout ça, mais lorsque j’ai connu la boxe, j’ai arrêté le foot. Je suis un électron libre, je préférais les sports individuels. »
« Ce que j’aime, c’est voir ce que les autres ne voient pas, trouver de l’intérêt où les gens n’en voient pas. Tout le monde est beau, il faut juste gratter la surface. »
« Bien sûr. Mais c’est avant tout une aventure humaine avec les joueurs, avec tous les gens que j’ai pu rencontrer, avec les déplacements, avec tout ce que j’ai pu apprendre. »
« Il y en a plusieurs, mais il y en a deux que je vais détacher. Le premier c’est le but que Malik (Tchokounte) a marqué contre Troyes dans les prolongations. Les joueurs se sont retournés, ils sont venus vers moi et ils ont célébré. Il pleuvait, mais ça a été un moment superbe. C’est une photo qui m’a marqué, malgré le résultat. La deuxième, c’est l’ambiance qu’il y avait à Strasbourg lors de la dernière journée de la saison 2015-2016. C’était une vraie ambiance de foot. Et puis je me souviens des supporters qui m’avaient sifflé parce que j’avais crié lorsqu’Edwin a marqué son but. »
« Il faut un appareil photo qui soit réactif au niveau de la mise au point, car ce sont des sujets qui sont rapides et en mouvement. Il faut un appareil accès sport, un bon objectif et des vêtements de pluie ! Et puis il faut le coup d’œil. Le matériel c’est bien, mais la voiture ne fait pas le pilote. »
« Ce serait celle de Malik. Il y a le contexte de la Coupe de France, il faut marquer, ça fait 3-2. C’est une photo marquante ! »
« Ils le sont tous ! Ils ont tous un côté diva ! »
« C’est une bonne question ! Au niveau pratique, il faut une bonne lumière, de bonnes conditions, un matériel correct et connaître les b.a.-ba de la photo : ne pas se mettre à contre-jour, la règle des tris-quarts. C’est à la portée de tout le monde ! Ce qui distingue le professionnel de l’amateur, c’est le coup d’œil, l’originalité dans la prise de vue. Après, la qualité, ce n’est que du bonus. »
« La photo que j’aurais voulu prendre, c’est celle de Mohamed Ali qui tend son poing ou celle où il est dans une piscine. »
« De s’inspirer, mais de ne pas copier. Et de se faire confiance, sans écouter ce qui se dit autour, de ne pas faire pour les autres, mais de faire pour soi ! »