Nous sommes vendredi, et pourtant il faudra attendre encore quelques jours pour voir l’USL Dunkerque fouler la pelouse d’un terrain en compétition. Alors que les hommes de Mathieu Chabert se préparent pour le choc des leaders, ce lundi à 21h00 à Martigues, une ambiance de travail agréable se dégage de Tribut.
La bonne dynamique actuelle, grâce à cette série unique, se traduit comme une reconnaissance du travail accompli, « cette dynamique il faut l’entretenir, et cela passe par le management » commence Mathieu Chabert. Le coach a sa propre façon de travailler, de manager son équipe et surtout la nouvelle génération, les jeunes joueurs. La considération, la bienveillance et l’accompagnement ont de l’importance. Pour lui, l’autorité et se faire écouter passent par le bien être dans la vie quotidienne. Puis si un jour le discours n’est pas entendu, le point sur la table sera plus impactant, « j’ai toujours fonctionné comme cela, ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Ici, la sauce prend, à Châteauroux c’était différent » dit-il en souriant.
Le vrai tournant de la saison est la victoire face à Villefranche. Mathieu Chabert explique que la mi-temps a été décisive. Menés 0-2 sur leurs terres dunkerquoises, les Maritimes ont su écouter leur entraineur, dont le discours était contre toute attente positif et calme : « Nous étions sous l’eau, et le but n’était pas de les noyer davantage. Il fallait trouver des solutions et durant cette rencontre, nous étions ceux qui en avaient le plus. Qu’à n’importe quel niveau, chaque joueur a réussi à remonter au score. Je leur ai également parlé d’une anecdote que j’ai vécue à Bastia, où nous avions mis trois buts en 2 minutes et 20 secondes. Il faut entre 30 et 45 secondes pour marquer un but, en une mi-temps il est possible d’en marquer 90. » Chose dite, chose faite, Rayan Ghrieb recollait au score à la 90+3′ puis Yannick Mboné offrait la victoire trois minutes plus tard.
Rayan Ghrieb est probablement le joueur dunkerquois le plus sous les feux des projecteurs. Auteur d’un doublé à la maison la semaine dernière, élu joueur du mois de mars du championnat de National, l’attaquant brille. L’entraineur maritime confirme le talent du numéro 27, « il a une très bonne qualité de dribble, c’est un joueur important. Cependant, il ne faut pas oublier le travail qu’Alain Ipiele fait avec lui, aujourd’hui auteur de 9 passes décisives. Chaque joueur se met au service de l’équipe. » Le collectif a une base forte, Mathieu Chabert un projet bien à lui, « je suis extrêmement exigeant sur l’aspect défensif. A partir du moment où le joueur n’a pas le ballon dans les pieds, c’est moi qui décide du mouvement millimétré que le joueur va effectuer. A l’inverse, si cela est respecté, j’offre une liberté offensive. C’est donnant-donnant. Aussi, les joueurs jouent au poste où il se sentent le mieux. »
Les « Bleu et blanc » ont aujourd’hui une pression positive et reconnaissent qu’il est agréable de faire ce métier pour vivre ces moments. Le Stade Marcel Tribut en est la traduction, Mathieu Chabert le dit: « l’effervescence, l’affluence, l’ambiance, tout cela font que nous aimons notre métier. Dans la ville nous sommes interpelés, il y a un réel soutien des supporters« . La fin de saison est importante et l’objectif est simple « être au niveau supérieur la saison prochaine« . Ne voyez pas en cette phrase une pression supplémentaire pour les hommes de Mathieu Chabert, « la force de notre groupe, c’est que les jeunes sont entourés des anciens, il n’y a pas de projection dans le futur lointain. Nous vivons au jour le jour et surtout l’enchainement des victoires ne pèse pas. Nous sommes dans notre bulle, tous ensemble. »
Habitués à se déplacer en bus, les Maritimes prendront exceptionnellement le train ce dimanche midi en direction du sud. Ce seront peut-être les 872,02 kilomètres qui rapprocheront Dunkerque de la Ligue 2. Mais parler du futur, oui, mais du futur très proche pour Mathieu Chabert: « Ce match de gala est une étape supérieure pour notre route vers la Ligue 2, mais cela ne change pas la manière dont nous préparons cette rencontre« . Les sudistes étonnent dans ce championnat, mais l’entraineur dunkerquois n’est pas surpris: « Martigues est une équipe au projet bien huilé. Ils surfent encore sur la dynamique de leur montée l’an dernier. Le collectif a un gros mental, notamment lors des fins de matchs. C’est une équipe qui est régulière et linéaire. » Non loin d’être inquiet, l’entraineur « Bleu et blanc » connait bien son équipe et surtout ses armes: « Nous sommes la meilleure défense du championnat. Cet avantage nous donne plus de munitions pour marquer. L’explication est simple, il faudra récupérer les ballons très haut, être bons dans la transition défensive, utiliser Arnaud Balijon comme joueur supplémentaire grâce à ses sorties de balle, et vite se projeter. Il faudra également bien s’organiser lors des temps faibles et ne surtout pas s’affoler. Nous savons que l’adversaire finira pas faire une erreur et c’est à ce moment-là qu’il faudra piquer le ballon pour aller marquer« . Ne dites pas au coach que ce déplacement est le tournant du championnat, car il vous répondra tout simplement et très mathématiquement: « Si nous ne revenons pas avec les points de Martigues, mais que nous gagnons les 4 prochaines rencontres, nous sommes en Ligue 2. Donc non, la victoire n’est pas cruciale et encore moins décisive. »
Tout est dit. A lundi !
Contre Vents & Marées
FC Martigues vs USL Dunkerque, c’est lundi 24 avril à 21h00 sur Canal+ Sport.