Edwin, après douze années passées à l’USL Dunkerque en tant joueur, capitaine, dirigeant et aujourd’hui Directeur Général, cette date, synonyme de mise en service d’un Tribut rénové et flambant neuf, est en quelque sorte un jour dont tu as rêvé à plus d’une reprise…
Bien sûr, car cela va à la suite de nombreux projets et de plusieurs années de travail. De par mon passé de joueur, de capitaine et mon quotidien de dirigeant, j’ai une vision périphérique de ce projet qui me permet de confirmer qu’il rentre totalement dans le cadre du projet de développement du club qui, lui, a déjà démarré depuis plusieurs années. Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’exploitation d’un stade comme celui qu’est Tribut aujourd’hui, cela demande énormément de travail en amont.
Ce travail a commencé il y a déjà 5 ou 6 ans, lorsque nous étions en National 1. Il y a eu un gros travail de restructuration du club car il a fallu, dans un premier temps, restructurer le modèle de l’USL Dunkerque. D’abord, il y eu des recrutements effectués, tant d’un point de vue sportif qu’administratif, afin de permettre au club d’avoir un fonctionnement professionnel au sein de son organisation. En 2017, la création de la SASSP a accéléré notre processus de professionnalisation, avec l’ambition de devenir un vrai club sportif, à travers les joueurs, d’une part, mais aussi en cherchant d’autres outils de développement économique, tels que les partenaires ou encore la réception du public. C’est en ce sens qu’un outil tel que Tribut était nécessaire et que cette date demeure comme une étape très importante.
Considères-tu que la mise en service de ce nouveau Tribut est réel bond en avant pour le club ?
Aujourd’hui, Tribut est un réel outil à la disposition du club. Le stade va nous permettre d’améliorer la structure sportive, qui est l’essence de notre pratique, mais pas que. La particularité et la chance qu’on a aujourd’hui, c’est qu’une partie de cette tribune « Alex Dupont » va être entièrement dédiée à nos jeunes, qui pourront s’entraîner et jouer sur le terrain synthétique de Tribut, tout en disposant des installations sportives de cette tribune. Nous sommes donc vraiment dans un projet global sportif et économique, puisque nous avons, d’un côté, la réception de nos supporters dans un nouvel écrin, et de l’autre, la réception de nos partenaires.
C’est un très gros travail qui a été effectué. Aujourd’hui, pour faire fonctionner Tribut et être à la hauteur d’un club de Ligue 2 BKT, l’USL Dunkerque, c’est près de 80 salariés. Il y a une vingtaine de personnes dans le secteur administratif, nous avons avons des entraîneurs diplômés pour la formation, des joueurs sous contrats ou encore des éducateurs à temps plein. Sur les 5 ou 6 dernières années, le club s’est réellement développé et ce nouveau Tribut symbolise parfaitement ce développement.
Aujourd’hui, le message que tu souhaites faire passer n’est-il finalement pas de montrer que le présent du club est, certes, difficile, mais que la patience et le travail sont la clé des projets de l’USLD pour le futur ?
En montant en Ligue 2 BKT, on savait que les deux ou trois premières années seraient très difficiles, parce que lorsqu’on regarde la composition du championnat, à peu de choses près, il n’y a finalement que des écuries calibrées pour évoluer en Ligue 1 Uber Eats. Pour autant, déjà, ces équipes ont du mal à remonter et, parfois, elles luttent même pour se maintenir.
Le fossé, entre ces clubs et nous, est donc très important parce que durant toutes les années que nous avons passé à l’échelon amateur, voire semi-professionnel en National 1, les clubs que nous rencontrons aujourd’hui se sont, eux, construits dans un football moderne. C’est-à-dire avec des infrastructures d’entraînement, de match mais aussi une certaine assise financière.
Nous, 24 ans après, en ayant l’un des plus petits budgets de Ligue 2 BKT, on savait très bien qu’on aurait des saisons très difficiles. C’est donc pour ça qu’on a besoin que tout le territoire de Dunkerque soit avec nous, car cela va être un défi à chaque instant. Nous avons vraiment besoin que les Dunkerquois viennent à Tribut, car aujourd’hui, c’est un bonheur de jouer en Ligue 2 BKT. Le club partait d’un club amateur et, désormais, nous pouvons avoir la fierté de nous dire que nous sommes un club professionnel, même s’il reste encore beaucoup de travail. C’est pour cela que nous avons besoin de tout notre territoire !
Quand tu te tournes vers l’avenir, qu’est-ce que tu ressens en voyant le club devenir ce qu’il devient, et avec un stade tel que Tribut peut l’être aujourd’hui ?
Ce que je peux dire, c’est que je suis 100% Dunkerquois et que mon attachement à Tribut est vraiment viscéral, parce que c’est plein de souvenirs. Il y a beaucoup de fierté de contribuer au développement du club et j’ai beaucoup d’espoir, parce que notre rôle, aujourd’hui en tant que dirigeants, c’est de donner les outils pour mettre tout le monde dans les meilleurs conditions possibles et de faire en sorte que le club avance, année après année.
Au-delà des pros, je pense surtout à nos jeunes. Quand ils vont arriver dans cette nouvelle tribune, ces nouveaux vestiaires et ces nouveaux équipements, je me dis qu’ils vont avoir un bel outil de travail qui va leur permettre de progresser. Il y a beaucoup de belles choses à faire et Tribut est adapté à nos ambitions car il nous ressemble. Il est à notre échelle, sans être surdimensionné. Et il ressemble à notre territoire. C’est un outil moderne qui garde ce côté convivial et attachant qui nous caractérise.
Est-ce que ton plus beau souvenir, après 12 années passées au club, ne se trouve-t-il finalement pas… dans l’avenir ?
Je suis tout à fait d’accord. Mes souvenirs se construisent et continueront de se construire. C’est très difficile de sortir un moment car ces souvenirs sont à la fois personnels et collectifs. Des choses, à Tribut, j’en ai vraiment vécues mais, plus ça avance, et plus je suis fier de voir maintenant les gens qui sont autour de nous, car nous ne sommes plus le même club qu’avant. J’espère que mes meilleurs souvenirs, maintenant, ce sera de voir des jeunes pousses faire leur chemin dans nos catégories, arriver en équipe première, arriver dans dans cette Ligue 2 BKT… et briller.
Je ne demande qu’à voir une grosse saison du club en Ligue 2 BKT, avec un gamin qui aura, lui, connu toutes ces nouvelles installations et qui, peut-être, marquera le but qui permettra au club de faire un quart de finale de Coupe de France dans cinq ans ou d’aller faire des barrages pour une montée. Aujourd’hui, j’ai déjà vécu de très belles choses ici, mais ce que je souhaite, c’est que cela se perpétue et qu’on voit sortir des personnes issues du territoire et qui réussissent dans ce club. Que cela soit sur le terrain comme en dehors, à l’intérieur du club. La fierté que j’aurais, ce sera de construire de nouveaux souvenirs.
Comment résumerais-tu l’avenir « rêvé » que désire connaître l’USL Dunkerque dans les années à venir ?
Aujourd’hui, on parle beaucoup de Dunkerque de par les trente ans passés par le club en deuxième division, qui sont une partie forte de son histoire. Pour continuer de l’écrire, il faut déjà essayer de recommencer le même parcours dans le football moderne d’aujourd’hui. Ça, c’est un gros défi.
Après, à notre humble niveau, on aimerait se dire que l’un de nos jeunes va connaître la nouvelle tribune « Alex Dupont » et l’ensemble de ses équipements, qu’il viendra voir les matches de l’équipe en Ligue 2 BKT et que c’est lui qui, dans plusieurs années, permettra au club de faire de belles saisons. On aura la fierté de se dire que ce jeune est issu de Dunkerque, qu’il aura fait sa formation dans un un club professionnel de Ligue 2 BKT, mais surtout dans un club qui pourra lui servir de tremplin vers une longue et belle carrière, aussi. Ce qu’on veut, c’est de continuer à voir tout le monde grandir et de faire perdurer notre identité.
À quoi vas-tu penser, ce soir, au moment de voir le coup d’envoi de cette rencontre face à Sochaux être donné ?
Je ne sais pas si je dois dire malheureusement ou heureusement, mais dans le football, nous sommes tellement pris par le résultat et par le besoin de prendre des points que je vais avant tout être concentré sur le match. Je pense que c’est en fin de saison, lorsque je reverrai les photos, que je me rendrai compte. Même si dans un coin de ma tête, j’ai cette fierté de voir ce que le club et Tribut sont devenus, tout comme l’ensemble des personnes qui les composent.
Quel mot as-tu envie d’adresser à toutes celles et tous ceux qui te liront ?
En premier lieu, je souhaite remercier la Communauté Urbaine de Dunkerque de nous avoir permis d’être dans les normes et de nous développer. J’ai un mot également pour les anciens, dont certains, qui avaient espéré voir ce nouveau Tribut, nous ont malheureusement quittés. Merci à nos partenaires qui ne cessent de nous soutenir.
Enfin, j’ai un dernier mot pour l’ensemble de nos licenciés et de nos supporters car, depuis deux ans, nous avons moins la possibilité de nous voir. J’espère vraiment qu’il y aura une mobilisation maximale autour de notre équipe première. À vous de faire vibrer Tribut !
Par Lucas Obin