Benjamin Rytlewski : « On pouvait rater des passes mais on n’avait pas le droit de lever les bras »

Benjamin Rytlewski : « On pouvait rater des passes mais on n’avait pas le droit de lever les bras »

Publié le 18 mai 2018
Une semaine après la fin de saison, le coach Benjamin Rytlewski est revenu sur cet exercice 2017-2018 et sur les échéances à venir.
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  •  Comment s’est passée cette longue saison ?

« On a vécu une saison compliquée avec tout ce qui nous est arrivé. On a fait face à beaucoup de vents contraires. Beaucoup de monde nous voyait mort et à l’arrivée, le groupe a réussi à montrer toute sa force de caractère et à renverser une situation qui paraissait mal embarquée. »

  • Le président a confirmé que tu allais être reconduit sur le banc l’année prochaine, c’est quelque chose à quoi tu t’attendais ?

« Moi au départ, je l’avais vraiment pris comme une mission, comme quelque chose de ponctuel avec un objectif précis à remplir. Après, forcément on y prend goût et puis on a vu qu’on s’entendait bien au niveau du staff. J’ai pris un peu le temps aussi de faire le tour des joueurs et des gens autour de moi. Dans la mesure où on repartait tous ensemble, il n’y avait pas de raison que je ne reparte pas. »

  • On imagine déjà que tu prépares la saison prochaine…

« Oui, on est en plein dedans ! On va avoir beaucoup de joueurs à recruter avec les départs. On va repartir sur un nouveau projet. L’année dernière, on a vécu une saison où on était proche de monter et cette saison sur les dix dernières journées on joue le maintien dans un championnat assez fou… Donc c’est vrai que mentalement c’est usant pour les joueurs et pour tout le monde. Donc le fait de rafraîchir l’effectif et de remettre un projet nouveau en place est quasi obligatoire selon moi. Ça doit nous permettre de retrouver une nouvelle dynamique. »

  • Ton bilan à la tête de l’USLD est plutôt positif statistiquement parlant. En es-tu satisfait ?

« Je pense qu’on aurait pu mieux terminer sur le match à Marseille-Consolat. Après on pouvait s’y attendre… On a essayé de redonner un objectif aux joueurs, qui était de finir sur la cinquième place. Mais on revenait tellement de loin, que même eux, étaient tellement soulagés d’avoir obtenu ce maintien contre Cholet, n’y croyaient pas. C’est le petit regret, qui subsiste : ce dernier match où sur une fin de cycle, on aurait pu boucler la boucle tous ensemble sur une note positive. »

  • Le classement ne reflète donc pas vraiment la place de Dunkerque ?

« Au début de saison, au vu du recrutement qu’on avait fait avec le peu de moyens qu’on avait, je visais un maintien à cinq journées de la fin et un trente-deuxième de finale d’une coupe de France où l’on reçoit une Ligue 1 à domicile. On a rempli ce deuxième objectif. Après je serais un menteur si je me disais qu’au début de saison on allait jouer la montée. Je savais que ça allait être une saison compliquée, puis c’est tellement serré entre la cinquième et la neuvième place… Je pense que septième ou huitième ça aurait été bien. Après tout le monde n’est pas d’accord avec moi. »

  • Quelles ont été les clés pour pouvoir sauver cette équipe d’une descente ?

« Quand on a repris l’équipe avec le staff, on a remis un objectif clair. On n’était pas bien, on était mal en point. Il fallait donc repartir sur quelque chose de clair, avec un nombre précis de points à prendre, avec autant de victoires et autant de matchs nuls sur les douze matchs qu’il restait. Il fallait redonner des objectifs à court terme, on avait bien commencé contre Chambly. Il fallait surtout remettre des valeurs, un état d’esprit, de la détermination. On pouvait rater des passes mais on n’avait pas le droit de lever les bras. Pour moi, le foot est une aventure humaine, car le fait de s’arracher pour le copain qui est à côté, qui vient de rater une passe ça arrive à tout le monde. Ce sont des valeurs qu’on n’avait pas perdues, mais qu’on avait un peu égaré. Donc le but était de remettre l’église au milieu du village. »

  • Sur l’ensemble de ta saison es-tu satisfait de tes joueurs ?

« Collectivement oui, parce qu’on a vu que ce groupe avait de la valeur. Après, il y a des performances individuelles qui ont été moindres, donc sur une saison ça s’équilibre. Mais le fait d’avoir joué pas mal de match sans attaquant quand on a perdu Cedric Tuta, avec un milieu excentré pour le remplacer, ça n’a pas été simple. Le retour de Cheick (Timite) nous a fait énormément de bien. Je ne vais pas dire que ça nous a sauvé mais pratiquement. Car si on n’avait pas récupéré Cheick, on aurait dû batailler encore plus. Les joueurs ont fait ce qu’ils pouvaient avec les moyens dont on disposait. »

« Remonter une équipe compétitive, cohérente et avec les valeurs de Dunkerque »

  • Quelles seront les ambitions pour l’année prochaine ?

« Déjà pour le mercato, notre ambition est de remonter une équipe compétitive, cohérente et avec les valeurs de Dunkerque. On fait tout pour y arriver. En ce qui concerne les objectifs pour la saison prochaine, c’est clair : il s’agit de se maintenir le plus rapidement possible. Il y a des étapes à passer, d’abord d’emmerder toutes les équipes contre qui on va jouer. Et puis d’obtenir le maintien le plus rapidement possible. Si tu es sauvé à dix journées de la fin, tu n’es probablement pas mal placé pour aller jouer quelque chose. Je pense que nous, à Dunkerque, avec les moyens qu’on a, on n’est pas capable de dire qu’on va jouer la montée dès le début de saison ! On n’est pas le Red-Star ou Grenoble. Le Mans, qui monte de CFA, dispose d’un budget de cinq millions et demi d’euros ! Le championnat de National est vraiment un championnat à deux vitesses entre les clubs professionnels qui descendent et les gros clubs historiques qui remontent. Donc l’objectif est clair : ce sera encore une fois de se maintenir en National. »

  • Qu’en est-il des joueurs encore sous contrat…

« Baba Touré, Djibi Banor, Jeremy Huysman, Jovanie Tchouatcha sont encore sous contrat. Tout comme Nicolas Bruneel, Hugo Demory et Mehdi Chahiri. »

  • Quels sont les profils recherchés en priorité ?

« D’abord la colonne vertébrale c’est-à-dire, un gardien, un milieu et un attaquant. Ce sont des priorités après il y aura d’autres joueurs. Ensuite, il faudra venir greffer les prêts, de préférence des joueurs offensifs. Ça devrait donc bouger assez rapidement. »

  • En sachant que Dunkerque n’a pas les mêmes moyens que d’autres clubs, il faudra viser des joueurs qui viennent des étages du dessous ?

« Oui, idéalement des joueurs du dessous qui ont connu le niveau National. Mais il faut surtout et avant tout, avant de prendre un très bon joueur, quelqu’un qui a un état d’esprit qui correspond à celui du club. A niveau égal, ce sera l’état d’esprit qui fera la différence. C’est pour ça que c’est un peu plus long, parce qu’il faut se renseigner sur les mecs afin de trouver des joueurs à l’image du club. »

  • Être entraîneur d’une équipe de National était l’un de tes objectifs ?

« En fait, je n’ai jamais rien prévu… Adjoint, c’est venu parce que j’ai toujours eu la fibre, puis parce que Fabien Mercadal me l’a demandé. En tant qu’adjoint, je me suis régalé dans mon travail que ce soit avec Fabien Mercadal ou avec Didier Santini. Mais je ne me suis pas dit qu’en 2017-2018, il fallait que j’entraîne une équipe ! Je prends ce qui arrive et je pense que c’est une qualité, parce que comme ça, tu n’es pas déçu si ça n’arrive pas. Je suis conscient que ça reste une opportunité énorme d’entraîner une équipe de National à 32 ans. Je crois qu’il y a des entraîneurs qui attendent encore. Après, je ne le prends pas avec plus de pression que ça, je suis bien épaulé par le staff, c’est vraiment un travail collectif. Ce n’est pas un objectif personnel, je le prends plus, encore une fois, comme une aventure humaine qui peut déboucher sur quelque chose de bien. »