Nicolas Buteau, la simplicité au service de sa passion

Nicolas Buteau, la simplicité au service de sa passion

Publié le 25 novembre 2024
Plongeons ensemble dans l’univers d’un homme pour qui le football est bien plus qu’un sport : une véritable passion.
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Depuis 12 ans, Nicolas Buteau veille sur la préparation physique des joueurs de l’USL Dunkerque, façonnant des athlètes capables de se dépasser sur le terrain. Avec 20 ans d’expérience dans le domaine, il allie expertise et passion, apportant une approche méthodique et humaine à son métier. Amoureux de la campagne et d’une vie simple. Mais derrière cette simplicité se cache un professionnel exigeant, toujours en quête des meilleurs moyens d’aider ses joueurs à atteindre l’excellence.

Est-ce que tu peux nous parler de ton enfance ?

N.Buteau : « Mes parents viennent d’un village près d’Amiens, et je suis originaire de cette région. J’ai grandi dans un petit village où il y avait beaucoup de jeunes de mon âge. On passait énormément de temps dehors, sur les terrains de sport ou dans les bois. C’était une enfance simple, mais tellement heureuse. Je garde des souvenirs incroyables de ces moments passés à jouer au basket, au foot, au tennis. L’été, on jouait au basket jusqu’à très tard le soir. Je ne regrette vraiment pas cette enfance. Quand je vois la nouvelle génération, qui passe beaucoup de temps sur les consoles ou les téléphones, je me dis qu’on avait vraiment une chance de pouvoir profiter de l’extérieur. On faisait beaucoup de vélo, et il y a eu cette petite période où on avait des mobylettes. C’était vraiment une belle époque, une enfance que je ne changerais pour rien. »

C’est dans la campagne que tu te ressources ?

N.B. : »J’aime le calme et la campagne. D’ailleurs, j’y vis actuellement, c’est un cadre que j’apprécie particulièrement pour son côté paisible. Avoir mon petit cocon familial, c’est quelque chose qui me tient à cœur. Avec le temps, je me rends compte que je deviens de plus en plus casanier. Le peu de temps libre qu’on a, on préfère le passer en famille, chez soi. Ces moments, bien qu’ils soient rares, sont précieux, surtout quand on a un rythme de vie toujours à fond. La campagne, c’est vraiment mon environnement. Et souvent, elle est associée aux animaux, ce que j’aime beaucoup. Chez mes parents, il y en a toujours eu : chats, chiens, et même une période hamster et cochon-dinde. C’est un lien fort avec la nature que je garde en moi. À l’inverse, la ville et la foule, ce n’est pas pour moi. Dès que je peux éviter, j’évite. Quant à la plage, je l’associe aussi à la nature. Avant de venir à Dunkerque, je connaissais surtout la plage en été, avec la foule et l’agitation. Mais maintenant, aller à la plage hors saison, quand il fait frais et calme, c’est quelque chose que je trouve incroyablement ressourçant. »

Du coup là tu parlais beaucoup de basket, mais t’es dans le monde du foot ?

N.B. : « Comme je le disais, avec les jeunes de ma génération dans le village, on touchait un peu à tout en termes de sport. On avait la chance, malgré la taille modeste du village, d’avoir plusieurs terrains. Il y avait des périodes où on jouait beaucoup au foot, d’autres où le basket prenait le dessus, surtout parce qu’il y avait aussi des basketteurs parmi nous. On a même eu une période handball, qu’on jouait dehors sur un terrain multisport. Ce terrain était assez polyvalent : il avait des buts de hand avec des panneaux de basket au-dessus, et on pouvait aussi monter un terrain de tennis. Il y avait également un vrai terrain de foot juste à côté. On a même essayé le street hockey à un moment. Bref, on a vraiment exploré beaucoup de sports. Depuis tout petit, le sport a toujours été une passion. J’ai commencé le foot à l’âge de 6 ans et j’ai joué jusqu’à mes 24 ans. Mon père jouait aussi au foot, pas à un haut niveau, mais il a pratiqué longtemps. J’ai également fait du judo pendant 7 ans. Même si je n’ai jamais excellé dans un sport en particulier, j’ai toujours aimé toucher à tout, essayer différentes disciplines. C’est cette curiosité qui m’a nourri une vraie passion pour le sport en général. »

Tu te considères curieux ?

N.B. : « Oui, dans les domaines qui m’intéressent, je peux passer beaucoup de temps à chercher des informations, à me plonger dans les détails. Par contre, pour les domaines qui ne m’intéressent pas, je peux vite perdre mon attention et passer à autre chose. »

Qu’est-ce qui t’intéresse et qu’est-ce qui ne t’intéresse pas ?

N.B. : »Ce qui m’intéresse, c’est avant tout, tout ce qui touche au sport et à ses aspects connexes. La nutrition, par exemple, est un domaine qui me passionne. Le retour de blessure aussi, c’est un sujet qui m’intéresse de plus en plus. Tout ce qui concerne la performance m’attire, parce que j’aime le sport, mais aussi la compétition. Par exemple, quand on parle de Nadal, qui a récemment arrêté sa carrière, j’aime analyser ce qu’il a fait pour durer aussi longtemps et rester aussi performant. Je peux passer des heures à chercher des informations sur ce genre de sujets. À l’inverse, il y a des domaines qui m’attirent beaucoup moins, comme la politique. C’est un sujet qui ne m’intéresse pas du tout. J’ai souvent l’impression que c’est toujours la même chose. De même, tout ce qui touche au luxe, comme les grosses voitures, ne me parle pas. Je serais incapable de citer les modèles ou marques prestigieuses. Ce genre de choses ne m’attire pas du tout. »

Tu es dans le monde du foot mais tu n’es pas du tout attiré par le côté bling bling ?

N.B. : »Non, pas du tout. Le côté paillettes, être mis en avant, ce n’est vraiment pas mon truc. C’est pour ça qu’en tant qu’adjoint, que ce soit avec les préparateurs physiques ou d’autres adjoints, on reste souvent derrière le coach et les joueurs, ce qui est tout à fait normal. Et ça, ça me va très bien. Certains recherchent un peu de notoriété, mais ce n’est pas mon cas. Ce que je recherche avant tout, c’est de faire un travail bien fait avec les joueurs. Ne pas être mis en avant, ça me convient parfaitement. »

T’en penses quoi, justement, de cette notion de notoriété ? Les gens qui ont besoin de ça pour sentir exister, qu’est-ce que tu en penses ?

N.B. :« Chacun a sa propre façon de voir les choses et ses leviers de motivation. Certains vont être attirés par la notoriété, ils voudront être mis en avant et travailler encore plus pour qu’on parle d’eux. D’autres vont peut-être chercher l’argent comme levier. Moi, je ne juge personne. Chacun choisit ses motivations. Pour ma part, je place la passion au-dessus de tout. J’ai la chance de faire quelque chose que j’aime, et ce que je souhaite, c’est que ça dure le plus longtemps possible. En ce qui concerne la reconnaissance, elle doit venir des joueurs et de l’entraîneur. Ce sont ces personnes-là qui doivent juger de mon travail, pas les journalistes ou les spectateurs. Ma motivation, c’est de répondre présent et de faire de mon mieux pour ces personnes-là. »

Qu’est-ce qui te fait te sentir vivant dans la vie tous les jours ?

N.B. : »C’est vraiment cette quête de résultats qui pousse à se remettre constamment en question. Il y a un match, et quelques jours après, un autre arrive. On ne peut jamais se reposer sur ce qu’on a déjà fait. Pour moi, on peut toujours mieux faire. Ce qu’on a réalisé, c’est bien, mais la vraie question, c’est : comment peut-on encore s’améliorer ? Cette remise en question permanente, c’est quelque chose que j’essaie d’appliquer au maximum. Et puis, il y a cette adrénaline liée au résultat le jour du match. C’est une sensation que j’adore. Je pense que ceux qui évoluent dans le football ou dans le sport de haut niveau recherchent aussi ça. Cette tension dans le vestiaire avant le match, cette pression à la mi-temps, cette montée d’adrénaline… et ensuite le dénouement. Quand on perd, on est tous abattus, on a presque envie d’arrêter, même si j’exagère un peu. Mais après une victoire, c’est l’euphorie, une explosion de joie. Et malgré tout, dès le lendemain, on est déjà focalisés sur le prochain match. C’est ça qui rend ce métier tellement passionnant. »

Tu disais que tu étais devenu casanier et que tu n’aimais pas trop la foule ou le monde. Comment tu te sens, toi, au sein d’un groupe ?

N.B. : « Je pense qu’il faut toujours rester naturel. Pour ma part, je ne suis pas quelqu’un qui cherche à me mettre en avant ou à parler devant tout le monde. En revanche, j’adore échanger avec les joueurs ou les membres du staff. Cette année, on a la chance d’avoir un super groupe, humainement, avec les joueurs, et le staff, même si on est nombreux, s’entend vraiment bien. J’aime beaucoup ces échanges, car je pense qu’on peut apprendre de chacun. J’ai l’habitude de parler avec tout le monde, de tout et de rien, et ces relations-là, je les trouve très enrichissantes. Parfois, nous, les préparateurs physiques ou les adjoints, on joue aussi le rôle de confident. Les joueurs, parfois, ont besoin de discuter, que ce soit de problèmes liés au sport ou des soucis plus personnels. Ces moments d’échange, j’y tiens beaucoup. J’aime être dans l’empathie et écouter. Je ne cherche pas à être toujours au centre de l’attention pour prouver que je suis là, mais discuter individuellement avec chacun, c’est quelque chose que je trouve essentiel et que j’apprécie vraiment. »

Et que les joueurs s’ouvrent à toi, c’est aussi une marque de confiance. Est-ce que c’est aussi avec ça que tu te nourris ?

N.B. : »Oui, c’est clairement une marque de confiance. Moi-même, si je n’ai pas confiance en quelqu’un, je ne vais pas lui exposer mes problèmes. Donc, quand un joueur se confie, c’est qu’il a confiance, et c’est important. Après, notre rôle est aussi de les aider à résoudre leurs problèmes. Les écouter, c’est déjà une première étape, et c’est essentiel. Mais si on peut les aider, que ce soit sur le plan sportif ou personnel, c’est encore mieux. C’est vrai qu’on a un staff assez élargi, et chaque joueur a ses affinités. Certains préfèrent discuter avec un membre du staff plutôt qu’un autre, ce qui est normal. L’essentiel, c’est que chaque joueur ait une, voire deux ou trois personnes de confiance avec qui ils peuvent échanger librement. »

Cela fait presque 20 ans que tu fais ce métier, comment fais-tu pour t’adapter aux évolutions ?

N.B. : « Le métier évolue, ça c’est certain, et dans le bon sens avec les nouvelles technologies. Il y a de plus en plus d’outils à notre disposition, et on est de plus en plus nombreux dans les staffs, ce qui permet d’individualiser encore plus, de répartir les tâches de façon plus ciblée. Après, chacun a sa propre vision. Pour ma part, j’ai ma vision de la préparation physique, et je ne vais pas la changer radicalement, mais comme je l’ai dit plus tôt, je cherche toujours à m’améliorer en utilisant les outils d’aujourd’hui. Prenons les GPS, par exemple : maintenant, on a énormément de données que je n’avais pas au début de ma carrière. Avant, on faisait les choses différemment, mais je pense qu’il faut conserver ce qui fonctionnait tout en intégrant les améliorations apportées par la technologie. Je m’explique : on parle d’échange avec les joueurs. Aujourd’hui, avec toutes les données et les stats, on pourrait presque se passer de discuter avec eux. Mais, comme je l’ai dit, je n’avais pas les GPS avant, donc tout passait par l’échange individuel avec le joueur pour connaître son ressenti, savoir s’il avait des douleurs, des blessures, s’il se sentait fatigué ou en forme, s’il avait bien dormi, comment ça se passait chez lui… C’était une habitude que j’ai gardée, car je pense que le meilleur ressenti, c’est celui du joueur lui-même. Aujourd’hui, avec les datas et les questionnaires d’état de forme, on peut aller plus loin, être plus précis. Ces outils viennent en complément, et c’est ce qui rend l’évolution du métier encore plus intéressante. Mais je suis convaincu qu’il y a des choses qu’il faut absolument garder, celles qu’on faisait avant, parce qu’elles font aussi partie de notre méthode de travail. »

Tu te considères plutôt comme l’homme d’un club ou l’homme d’un staff ?

N.B. : »C’est une question difficile, mais pour moi, le préparateur physique est un outil au service du coach. Le coach a sa propre caisse à outils, et il choisit les outils dont il a besoin à chaque moment. Le préparateur physique, c’est un soutien pour l’entraîneur, et surtout pas l’inverse. Avec les différents coachs que j’ai eus, mon objectif a toujours été de le mettre dans les meilleures conditions, en lui fournissant un maximum de joueurs disponibles et en forme, pour qu’il puisse faire ses choix pour chaque match. C’est l’objectif de tout préparateur physique, mais aussi du staff dans son ensemble : donner au coach un maximum de possibilités pour ses compositions. Donc oui, on peut dire qu’on est au service de l’entraîneur. En général, les staffs bougent souvent ensemble, les coachs et leurs équipes suivent les projets d’un club à l’autre. Mais moi, j’ai une particularité : cela fait plusieurs années que je suis ici, et c’est un club, une ville que j’apprécie énormément. Donc, pour répondre à ta question, je suis un homme du staff, mais aussi un homme du club, car ce club me tient vraiment à cœur. Et pour moi, les deux sont liés. Je donne tout ce que je peux, du matin au soir, pour le coach, mais aussi pour le club. »

Pourquoi l’USLD te tient particulièrement à cœur ? 

N.B. : « Je suis originaire d’Amiens, et mon premier club professionnel était l’Amiens SC. Mais aujourd’hui, je me sens vraiment plus Dunkerquois qu’Amiénois. Quand je suis arrivé ici, le club était à un niveau équivalent à la National 2 d’aujourd’hui, avec des conditions d’entraînement assez basiques. J’ai vu ce club galérer, mais ce qui est resté, c’est cette solidarité, cette atmosphère familiale. Tout le monde s’entraidait, vraiment une vraie cohésion qui correspond aux valeurs du Nord, que je partage profondément. Le dépassement de fonction, cette entraide, c’est vraiment ce qui m’a marqué ici. Au fil des années, j’ai vu le club grandir, mais il a toujours réussi à garder ces valeurs. C’est ce qui me fait m’y retrouver pleinement. Ce n’est pas un club de paillettes, et c’est exactement ce que je recherche. Et puis, ça fait maintenant ma douzième saison ici, donc ce n’est pas rien. Ma famille s’y plaît aussi. Ce club, je l’apprécie surtout pour ses valeurs. J’ai vécu ici des moments forts, des émotions incroyables : trois montées, des maintiens de justesse, notamment la dernière journée contre Toulouse, ou encore la remontée spectaculaire de l’année dernière. Ce sont des émotions exceptionnelles que j’ai vécues ici, ce sont mes plus belles émotions professionnelles. Le tout dans une ville et une région où on se sent bien, où les gens partagent les mêmes valeurs. Voilà pourquoi on se sent vraiment chez nous ici. »

Quelles sont tes plus belles émotions personnelles ?

N.B. : « Je ne vais pas être très original, mais pour moi, les plus belles émotions, ce sont la naissance de mes deux enfants. Ma fille, qui a 12 ans maintenant, née à Amiens, et mon fils, qui a 6 ans, né à Dunkerque, juste à côté du stade. Un vrai Dunkerquois. La naissance d’un premier enfant, c’est toujours un moment marquant. Et j’ai eu la chance d’être là pour les deux accouchements, ce sont des moments de pure émotion. Après, il y a aussi un souvenir particulier, pas du tout lié à la famille, mais très fort pour moi : pour mes 30 ans, ma famille m’avait offert un saut en parachute. J’ai sauté depuis les Moëres, au-dessus de la mer. C’était un souvenir incroyable. Quand on est là-haut, on se demande ce qu’on fait là, mais une fois le saut effectué, c’est une explosion de sensations et d’émotions exceptionnelles. C’est un souvenir inoubliable. »

Tu aimes bien les sensations fortes?

N.B. : « Oui, j’aime bien. J’ai déjà fait du karting, et comme j’aime la vitesse, c’est vrai que l’idée de faire un peu de circuit avec une voiture, ou même d’être co-pilote juste pour ressentir les sensations, ça me tente. Je n’ai jamais eu l’occasion, mais ça pourrait vraiment être sympa. »

Est-ce que tu as déjà pensé à ton avenir, ton futur, si jamais il n’était plus dans le foot?

N.B. : « On y pense forcément lorsqu’on évolue dans ce milieu. On sait que, tôt ou tard, ça peut s’arrêter. On espère que ce soit le plus tard possible, tant qu’on fait ce qu’on aime. Mais oui, j’y ai déjà pensé. Je ne me vois pas en dehors du sport. C’est pour ça que j’ai mis en place, en parallèle de mon activité au club, mon activité de coach sportif et préparateur physique personnalisé. J’ai toujours ce côté compétiteur qui recherche des objectifs. Quand les gens me sollicitent avec un but précis à atteindre, je mets tout en œuvre pour y arriver. Et ça va au-delà du sportif, car certaines personnes cherchent aussi un bien-être physique et mental. Aider les gens à travers le sport, c’est quelque chose que j’apprécie énormément. Et c’est quelque chose que je continuerai à faire, même après ma carrière dans le foot. »

Comment fais tu face à l’incertitude dans la vie de tous les jours?

N.B. : »Au début, c’est toujours compliqué. Mes premiers contrats dans le football, c’était souvent un an. Une fois, j’ai signé pour deux ans et j’étais content, je me suis dit que j’allais peut-être être tranquille pendant deux ans. Au début, c’est difficile de se projeter. Mais après, ça fait partie du quotidien. Au bout d’un moment, on n’y pense plus et on avance. J’ai un exemple quand j’étais à Amiens. Avec ma compagne, on cherchait à acheter une maison, mais on n’a pas trouvé ce qui nous plaisait. Finalement, on a décidé de la faire construire. On sait que ça prend du temps, et qu’il y a souvent des retards dans ce genre de projet. Quand on nous a remis les clés, on était déjà à Dunkerque. On l’a finalement louée puis vendue. C’était une maison qu’on avait pensée pour nous, qui répondait à nos attentes, mais au final, on n’a jamais vécu dedans. Et je n’ai aucun regret. Si on attend toujours d’avoir une situation stable avant d’acheter une maison, on ne le fait jamais. Il faut en être conscient, mais ne pas se focaliser uniquement sur ça. »

La stabilité, pour toi, c’est important ou non ?

N.B. : »C’est bizarre, parce que dans ce métier, la stabilité, on ne l’a pas vraiment. Mais moi, j’aime la stabilité. J’aime pouvoir maîtriser les choses que je peux contrôler. Dans ce milieu, il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas maîtriser, et c’est d’ailleurs ce qui fait la beauté du sport. Mais personnellement, j’apprécie la stabilité. Je n’aime pas trop avancer à l’aveugle. »

Pourquoi ?

N.B. : »Je ne sais pas exactement, mais j’aime bien ce côté où tu sais où tu vas. Ça apporte un côté rassurant. Et puis, j’aime avoir le moins de mauvaises surprises possibles. »

Tu arriverais à sortir facilement de ta zone de confort ?

N.B. : « Oui, par défi. On revient toujours à l’aspect compétition. Depuis que je suis tout petit, la compétition fait partie du quotidien. Donc oui, par défi, que ce soit personnel ou un défi qu’on peut me lancer, je peux sortir de ma zone de confort. Mais j’aime bien, de temps en temps, y retourner pour me rassurer, pour faire le point. Mais oui, sortir de la zone de confort, c’est quelque chose que j’apprécie. »

Qu’est-ce qui te rassure dans la vie ?

N.B. : « Le calme, comme je disais tout à l’heure. Et la famille aussi, qui est importante, pour ces moments-là. C’est bien de pouvoir, même dans les mauvais moments, parce que dans le sport, on vit aussi des mauvais moments, une descente, que les gens ne s’en rendent pas forcément compte. C’est très difficile à digérer. Au-delà de l’ego, il y a ce que ça engendre. Il y a des gens dans le club qui vont perdre leur emploi, alors qu’ils n’y sont pour rien. Donc ça, c’est dur à digérer. Mais ça fait partie du sport. Et à l’inverse, quand on monte, ça peut créer de l’emploi, par exemple. Quand on vit des mauvais moments, c’est quand même bien de pouvoir se reposer sur la famille. »

Comment tu fais face à l’échec ? T’as tendance à te renfermer sur toi-même ? Ou à t’ouvrir à tes proches ?

N.B. : « Je parle très peu. Dans les échecs ou dans les mauvais moments, je préfère garder pour moi. Je n’ai pas envie de mettre de la négativité. Ça me permet aussi de nourrir de la joie en famille, et de ne pas ramener des ondes négatives. »

Tu crois beaucoup aux ondes ? Que ça soit négative ou positive ? Aux influences ?

N.B. : « Je suis assez cartésien. Je demande à voir. À l’école, j’aimais bien les maths. Pour moi, les chiffres sont importants. Mais les ondes… Pourquoi pas. Mais je ne m’attache pas à ça. »

Tu crois au pouvoir des mots ?

N.B. : « Oui. Selon avec qui on parle, les mots… Les mots ne doivent pas être ressentis de la même manière. Il ne faut pas utiliser les mêmes mots pour dire la même chose. Mais les mots sont importants. »