Didier Santini fait le bilan

Didier Santini fait le bilan

Publié le 24 mai 2017
Forcément touché par l'issue de sa première saison sur le banc dunkerquois, Didier Santini a dressé le bilan de la saison écoulée...
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  • Didier, la saison s’est achevée vendredi, sur un match nul synonyme de maintien en National, quel bilan tires-tu de cette saison ?

« J’ai plutôt l’impression que la saison s’est achevée sur un nul synonyme d’absence aux barrages… La saison a été bonne, elle aurait pu être magnifique. On termine avec la deuxième meilleure attaque, l’une des meilleures défenses, la meilleure différence de buts du championnat. Malheureusement, on a failli sur la dernière journée où on encaisse trois fois plus de buts que notre moyenne… »

  • Pour autant, tout n’est pas à jeter dans cette saison…

« Bien sûr que non ! On a tenu la dragée haute à des équipes mieux armées que nous. Beaucoup nous voyaient en CFA à mon arrivée… On a réussi à les faire mentir, mais il y a forcément beaucoup de déception au vu du scénario, surtout vis à vis des dirigeants, des supporters. A nous d’en tirer les conséquences. »

  • As-tu des regrets sur cette saison ?

« Les regrets, ils ne sont pas forcément sur la fin de saison. On fait une bonne deuxième partie de championnat à la maison après avoir fait un bon début à l’extérieur. A la fin, on voit que ça ne tient un rien… Un petit but de plus… »

  • Que faudra-t-il améliorer la saison prochaine pour espérer une autre issue ?

« On doit faire le point avec les dirigeants… Il va falloir dire au revoir à des gens extraordinaires. Je savais que si on ne montait pas, on aurait du mal à retenir tout le monde… C’est ainsi. Il faudra surtout faire attention la saison prochaine, car ce championnat risque d’être encore plus difficile. Quand on voit que jusqu’à la trentième journée, dix ou onze équipes peuvent encore croire à quelque chose… La marge est vraiment infime ! »

 

« On a eu affaire à un bon groupe, à une véritable bande de potes, mais à une bande de potes qui ne s’engueule jamais. Parfois, il faut que ça pète ! »

 

  • Il s’agissait de ta première saison en National, as-tu été surpris par le niveau ?

« Oui et non. Le niveau de ce championnat est excellent. C’est une compétition extrêmement dense. On a d’ailleurs vu la qualité des équipes en Coupe de France où beaucoup de formations de National sont allées battre des équipes de Ligue 2 voire de Ligue 1 ! Le National compte beaucoup de joueurs qui méritent d’évoluer un ou deux niveaux dessus ! Malheureusement, c’est un championnat qui a plus de contraintes que d’avantages… Ce n’est pas un championnat professionnel. Les clubs n’ont pas beaucoup d’aides et ont énormément de problématiques à la fois au niveau des contrats et des déplacements ! J’espère que comme dans la majorité des championnats européens, la troisième division deviendra un championnat professionnel à court terme. »

  • Qu’est ce qu’il a manqué pour espérer une autre issue ?

« On a peut-être manqué de maturité, d’expérience. Avec le recul, je me dis qu’on a aussi manqué de caractère… En fait, on a eu affaire à un bon groupe, à une véritable bande de potes, mais à une bande de potes qui ne s’engueule jamais. Parfois, il faut que ça pète ! Parfois, il faut se regarder entre quatre yeux et se dire les choses, même si elles ne sont pas agréables à entendre. Evidemment, c’est plus facile de dire ça maintenant que la saison est terminée… On sait que les fins de saison sont difficiles pour tout le monde, que lorsqu’on tourne bien, les joueurs sont sollicités et que par conséquent, inconsciemment, ils ne sont plus à 100%. Ce n’est pas forcément de leur faute, ils n’ont pas la maturité nécessaire. Mais il ne faut pas tout jeter, il faut apprendre de cette saison. Je pense que je me suis repassé tous les matchs dans ma tête depuis vendredi, mais c’est terminé. Il faut s’appuyer sur ce qui s’est passé et avancer. »

  • Sur le plan individuel, il y a des satisfactions, comme les douze buts de Malik Tchokounte ou la révélation Bevic Moussiti Oko…

« C’est sûr. Malik ne fait pas sa plus belle saison à Dunkerque, mais il marque douze buts. Je pense qu’il aurait encore pu en mettre plus, comme Bevic d’ailleurs qui en fin de championnat n’a pas marqué sur les derniers matchs. Mais comme je l’ai déjà dit, les postes offensifs sont les plus soumis à la pression lorsqu’il y a de l’enjeu. Globalement, tous les mecs ont été bons, mais à un moment, les cadres n’ont pas su faire bouger les choses. On a eu un encéphalogramme plat. Il aurait fallu se dire les choses. On a parfois eu l’impression en cours de saison qu’on avait juste à entrer sur le terrain, à attendre un but de Malik ou de Bevic, un coup-franc de Thomas ou un arrêt de JC… Mais l’important est d’apprendre des défaites et de s’en servir. »

  • As-tu été surpris par la ferveur du public dunkerquois ?

« Pas vraiment non ! A l’époque j’avais joué ici devant 6 ou 8000 personnes. J’ai trouvé les supporters fantastiques. Vendredi, à la fin du match, voyant comme on était déçus, ils ont donné l’impression de ne pas vouloir montrer à quel point eux aussi été tristes ! »

  • Dernière question, on a l’impression que tu t’es vite acclimaté à la vie dunkerquoise ?

« Je savais à quoi m’attendre avec les gens du Nord. J’avais déjà reçu un formidable accueil lors de mes années de joueur à Lille. A Dunkerque, je me suis encore régalé… Ce qu’on voit dans Bienvenue chez les Chtis à propos de la générosité des gens du Nord n’est pas erroné ! Je me suis régalé cette année. A tel point que je me dis que même si elles viennent de débuter, vivement la fin des vacances ! »