Benjamin Rytlewski : l’histoire d’un passionné

Benjamin Rytlewski : l’histoire d’un passionné

Publié le 20 septembre 2024
Après Luis Castro, découvrez-en plus sur l'homme d'un Club, Benjamin Rytlewski. 
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Peux-tu me parler de ta carrière de joueur à l’USL Dunkerque ? Quels souvenirs gardes-tu de cette période ?

Déjà, comme beaucoup, j’ai commencé jeune, à 5 ans, dans un petit club, l’US Auchel. Au début, j’ai joué défenseur, mais au bout de quelques mois, j’ai vite reculé pour atterrir dans les buts. Ensuite, je suis parti à Béthune où j’ai joué en U13 (ça s’appelait Benjamin à l’époque). Puis en U14 et U15, avant de rejoindre Dunkerque en U15 première année. Ma carrière a commencé quand je suis arrivé à Dunkerque en U15, je ne me souviens plus de l’année exacte. Je venais de Béthune, et c’est Jean-Luc Dupont qui m’a fait venir ici. J’ai gravi les échelons des U15 jusqu’à l’équipe première, que j’ai intégrée à 17 ans. À l’époque, on jouait en CFA. Après ça, je suis parti jouer trois ans à Aire-sur-la-Lys en R1. Quand Dunkerque est redescendu en CFA 2 (aujourd’hui N3), Nico Huyssman m’a rappelé, tout comme Edwin et Jean-Phi (Belet), qui revenaient aussi. Depuis, je ne suis plus reparti. Ça fait maintenant 14 ans que je suis revenu, et j’ai beaucoup de souvenirs, notamment des montées, comme celle contre Le Mans. J’ai aussi eu la chance de travailler avec des entraîneurs comme Mathieu Chabert, Claude Robin et Didier Santini. J’ai appris beaucoup de choses avec chacun d’eux.

Comment s’est faite ta transition de joueur à entraîneur au sein du même club ? Était-ce un objectif pour toi dès le départ ?

J’ai toujours voulu entraîner, c’était un objectif depuis longtemps. J’ai passé mon brevet d’État à 22 ans. Dès mes débuts, j’entraînais déjà les gardiens et les jeunes. J’avais toujours cette envie d’apprendre aux plus jeunes, et c’est pour ça que j’ai passé tous mes diplômes, de l’initiateur 1 et 2 jusqu’au BE1, que j’ai obtenu à 22 ans.

Je voulais devenir entraîneur, mais au début, je ne savais pas sous quelle forme : est-ce que ce serait pour les gardiens ou pour une équipe ? Même quand je jouais, je voulais toujours comprendre pourquoi on faisait telles ou telles choses.

Ensuite, j’ai eu une opportunité : quand on est monté de CFA en National, le coach de l’époque cherchait un entraîneur adjoint. Comme on n’était pas un gros club à ce niveau, j’ai eu l’occasion de devenir adjoint tout en étant le deuxième gardien. Pendant deux saisons en National, j’étais à la fois joueur et entraîneur adjoint, ce qui est assez rare. Il m’est même arrivé de passer du banc d’adjoint au terrain comme gardien lors de blessures.

Puis, vers 28 ou 29 ans, j’ai arrêté de jouer pour me concentrer totalement sur le poste d’entraineur adjoint. J’ai compris que le niveau devenait trop élevé pour moi en tant que joueur, et j’ai préféré me concentrer sur mon rôle d’entraîneur plutôt que de rester sur le banc sans pouvoir vraiment aider.

En quoi ton expérience de joueur t’aide-t-elle dans ton rôle d’entraîneur adjoint ?

Le gros avantage, c’est que je sais comment fonctionne un vestiaire. Il y a les cadres, les joueurs, et chaque personne réagit différemment. Quand on est joueur, on apprend vite que certains réagissent mieux à un discours direct, d’autres préfèrent qu’on leur parle en privé ou qu’on leur montre des vidéos. Ce côté relationnel est important, et comme j’ai vécu dans un vestiaire, je comprends assez vite comment m’adresser à chaque joueur. C’est plus sur cet aspect humain que mon expérience de joueur m’aide, plus que sur l’analyse tactique pure. 

Est-ce que tu t’adaptes beaucoup aux joueurs ou tu attends qu’ils s’adaptent à toi ?

Je pense qu’avec la génération actuelle de joueurs, on est obligé de s’adapter à chacun. Pour moi, c’est indispensable. On ne peut pas avoir une seule façon de faire et dire. Il faut mettre de la nuance et adapter son management selon les joueurs. Il faut vraiment adapter sa communication à chaque joueur.

En réalité, on ne gère pas juste un groupe, on gère des individus. Donc, on est obligé de s’adapter à chaque personne. Par exemple, en vidéo, on parle à tout le monde, mais si un joueur a fait une erreur, est-ce qu’il est capable d’accepter la critique devant tout le monde ? Il faut avoir ce recul. Tout le monde ne peut pas encaisser une remarque publique sans en souffrir. Certains ont un fort caractère et peuvent gérer ça, mais d’autres, comme un jeune de 18 ans qui fait une erreur, peuvent mal le vivre si on lui tombe dessus devant tout le monde dès le début. Pour moi, c’est important de faire attention à ça.

Comment fais-tu pour cerner les nouveaux joueurs qui arrivent ? Tu as une capacité à les comprendre rapidement ?

On se renseigne beaucoup, surtout auprès des entraîneurs qui les ont eus avant, notamment dans les centres de formation. On essaie de recueillir des informations sur leur comportement. Ensuite, quand il y a beaucoup de nouveaux, le plus important est de discuter avec eux pour comprendre comment les aborder.

Certaines attitudes ne trompent pas : est-ce qu’un joueur est souriant, boudeur, ou réservé ? On s’adapte en fonction. Parfois, on fait des erreurs, mais c’est en se trompant qu’on apprend quelle approche fonctionne ou non avec un joueur.

Quel est ton plus grand défi en tant qu’entraîneur adjoint ?

C’est une bonne question. Mon plus grand défi, c’est de m’adapter à chaque coach, car je suis un adjoint « club ». Je ne suis pas lié à un seul entraîneur. Chaque coach a ses forces, donc il faut trouver où je peux être complémentaire, plutôt que d’essayer de rivaliser dans ce qu’il fait déjà très bien.

Par exemple, si un coach est très fort tactiquement, ça ne sert à rien d’essayer de lui apprendre quelque chose là-dessus. Il vaut mieux aller là où il est moins à l’aise ou là où il préfère que quelqu’un d’autre prenne en charge. Ce n’est pas toujours facile, car parfois il faut faire des choses que j’aime un peu moins, mais c’est nécessaire pour le bien de l’équipe, du staff et du club.

Est-ce que tu analyses autant les joueurs que les personnes avec qui tu travailles, comme le coach ? Ou bien le coach te dit directement ce sur quoi il veut que tu te concentres ?

Comme avec les joueurs, il y a toujours une petite période d’adaptation au début. Mais avec l’expérience, tu cernes vite les forces et les faiblesses de chacun. Tu comprends rapidement où il faut apporter ta contribution. Est-ce que c’est dans le management des joueurs ? L’animation des séances ? L’écoute des besoins de l’équipe ?

Au début, c’est bien sûr le coach qui te donne des directives claires sur ta mission et comment vous allez travailler ensemble. Ensuite, il y a tout ce que tu peux apporter en plus selon ta propre expertise.

Peux-tu me décrire ta relation avec Luis Castro ?

Quand Luis est arrivé après Mathieu, c’était un peu une période d’incertitude pour moi, car je m’entendais très bien avec Mathieu. Ce qu’il a accompli avec l’équipe était incroyable. C’était aussi la première fois que je travaillais avec un coach étranger, donc il y avait la barrière de la langue, même si Luis a très vite appris le français.

C’était une découverte, mais Luis est très compétent et il aime faire travailler son staff de manière harmonieuse. Avec lui, chacun a trouvé sa place et peut s’exprimer librement. Il a réussi à créer un environnement où tout le monde tire dans le même sens, sans rivalité, ce qui est assez rare. Luis met aussi beaucoup d’importance sur l’humain, au-delà des titres ou des rôles de chacun, et il veut que tout le monde soit bien dans son travail pour que l’équipe et le staff progressent ensemble. Il pousse les joueurs dans leurs réflexions, ce qui est formateur et leur permet d’être encore plus intelligents dans le jeu. 

De l’extérieur, on a l’impression que vous êtes une équipe soudée…

Oui, c’est vrai. Que ce soit avec Luis ou avec Mathieu avant lui, il n’y a jamais eu de conflits internes. Tout le monde travaille dans le même sens, et c’est essentiel, car si le staff est divisé, les joueurs le sentent tout de suite et c’est fichu. L’unité est la base de tout, et on l’a bien maintenue.

Au-delà des rôles que vous occupez, dirais-tu qu’il y a une hiérarchie ou pas du tout ? Est-ce cela qui rend votre groupe aussi soudé ?

Non, il n’y a pas vraiment de hiérarchie. Nous, les adjoints, Lucas pour l’analyse vidéo, on propose des idées au coach. Le coach décide en fonction de ce qu’il pense être le mieux, mais il nous demande toujours notre avis. C’est vraiment un partage constant. Parfois, le coach ira peut-être plus consulter l’un ou l’autre en fonction des spécialités, mais il n’y a pas de jalousie. Dans certains staffs, il peut y avoir des tensions du genre « pourquoi il demande à lui et pas à moi ? », mais chez nous, ce n’est pas le cas. Tout ce qui compte, c’est gagner des matchs et faire progresser le club.

Quelles valeurs essaies-tu de transmettre aux joueurs aujourd’hui ?

En tant qu’ancien du club, j’essaie de transmettre les valeurs de Dunkerque : l’abnégation, mouiller le maillot, ce sont des choses simples mais importantes. Il y a des joueurs dans l’équipe qui incarnent naturellement ces valeurs, comme Gaëtan, par exemple. L’objectif, c’est que l’équipe reflète ce que les supporters et les Dunkerquois attendent de nous, c’est-à-dire un groupe qui se bat sur le terrain.

Comment perçois-tu l’évolution du club depuis ton arrivée il y a 14 ans jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai vu beaucoup de changements depuis l’ancien Stade Marcel Tribut, les anciennes installations, et les séances sur le synthétique derrière le Tribut. Le club a évolué rapidement, peut-être pas aussi vite que certains l’auraient voulu, mais les progrès sont là.

Depuis l’arrivée d’Amissos, il y a eu pas mal de changements. L’année dernière, ils ont dû travailler dans l’urgence pour améliorer la situation du classement. Maintenant, je pense qu’ils commencent vraiment à poser leurs bases. Avec une meilleure structuration, un staff plus étoffé et un recrutement bien organisé, je vois que le club va dans la bonne direction.

Il est important de maintenir nos valeurs régionales tout en cherchant à se développer. Trouver cet équilibre est essentiel, mais pour l’instant, tout se passe très bien.

As-tu peur que le club perde un peu de son identité dunkerquoise  ?

Je comprends cette inquiétude. Quand le club veut se développer et passer à un niveau supérieur, il y a toujours le risque de perdre un peu de son identité locale. 

Aujourd’hui, avec la crise des droits télé et l’évolution du sport, il est nécessaire d’ouvrir le club à des groupes plus larges ou à l’international pour continuer à progresser. C’est parfois un défi, mais pour l’instant, je pense que les changements sont gérés de manière prudente.

Si tu devais choisir un moment marquant en tant que joueur et un autre en tant qu’entraîneur, quels seraient-ils ?

En ce qui concerne un match, je me souviens particulièrement de mon premier derby à Julien-Denis contre Calais, et aussi d’un match à Strasbourg, où l’ambiance était incroyable.

En tant qu’entraîneur, je n’ai pas encore de souvenir aussi marquant, mais en général, les ambiances comme celles de Strasbourg ou du Vélodrome changent complètement le jeu. En tant que joueur, ça influence beaucoup, et même en tant qu’entraîneur, ça peut être difficile de se faire entendre dans des ambiances aussi bruyantes. On essaie de tout préparer en amont, mais parfois, l’adversaire a des surprises, et il faut s’adapter sur le moment.

Quel type de relation cherches-tu à établir avec tes joueurs ?

Je ne cherche pas à établir un type de relation particulier ; ça se fait naturellement. J’aime plus échanger avec les joueurs que d’imposer des choses. La confiance se construit avec le temps. Je préfère demander leur avis et leur ressenti sur des aspects comme les coups de pied arrêtés ou les retours vidéo plutôt que de simplement donner des ordres. 

Il y a des joueurs avec qui j’ai plus d’affinités humaines, mais je n’ai jamais eu de problème avec aucun joueur. Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup, donc ça se fait naturellement. Je m’adapte en fonction des situations et des personnes.

As-tu des inspirations ou des modèles parmi les entraîneurs de foot ?

J’aime beaucoup Jürgen Klopp, notamment pour ce qu’il a fait avec Liverpool et Dortmund. Ses équipes jouent un contre-pressing que je trouve impressionnant. Guardiola est aussi un modèle classique pour le style de jeu qu’il propose. 

Cependant, je pense que l’entraîneur doit surtout s’adapter à ses joueurs plutôt que de suivre un modèle strict. Il y a aussi des entraîneurs moins connus qui font du très bon travail. On parlait du coach du Sporting Lisbonne, qui fait des choses intéressantes. Je ne suis pas fan d’une équipe ou d’un entraîneur en particulier, mais j’essaie de m’inspirer de ce qui se fait dans différents clubs pour enrichir ma propre approche.

Quel conseil donnerais-tu aux jeunes joueurs qui aspirent à une carrière professionnelle et à une possible reconversion en tant qu’entraîneur ?

Pour les jeunes joueurs, il est essentiel de travailler dur et de ne pas être impatient. La carrière professionnelle est un chemin avec des paliers et des étapes. Il faut être patient, persévérant et toujours à l’écoute des conseils des entraîneurs, qui visent à faire progresser les joueurs. Il est crucial d’être totalement impliqué dans chaque aspect de la profession : à l’entraînement, en récupération et même dans le sommeil.

Pour ceux qui souhaitent devenir entraîneurs, je recommande de se former sérieusement et de se faire confiance. Parfois, il est difficile de mettre en place des idées ou des méthodes nouvelles, mais il est important de croire en ses compétences et d’avoir confiance dans les joueurs. Comme pour les joueurs, il faut aussi donner 100% dans tout ce qu’on fait.

As-tu déjà eu des moments de doute ?

Oui, bien sûr. Il y a eu des périodes difficiles, où je me suis demandé si je devais continuer ou changer de voie. Parfois, tu te lèves le matin en n’ayant pas envie d’aller travailler, et tu te poses des questions. Mais finalement, malgré les galères, ce sont les bons moments qui restent en mémoire. Revivre une montée ou une victoire marquante, ou simplement partager des émotions fortes avec le groupe, ça vaut toutes les difficultés. C’est pour ces moments-là que l’on continue à faire ce métier.

Ces émotions sont vraiment uniques. C’est le sentiment d’accomplir quelque chose ensemble, d’avoir surmonté les défis en équipe. La joie d’une victoire ou d’une montée est tellement intense qu’elle te fait oublier tout le reste. C’est comme si, pendant ces moments, tu étais transporté ailleurs, dans un état d’euphorie pure. Le sport collectif a cette capacité incroyable de créer des liens forts et de générer des émotions que l’on ne trouve pas ailleurs. C’est cette solidarité et cette fraternité qui rendent chaque succès encore plus précieux.

Comment décrirais-tu ton enfance et ce qui t’a poussé à devenir un footballeur, un entraîneur ? Sinon, comment décrirais-tu ton enfance ?

Depuis tout petit, j’ai toujours eu une passion pour le sport, et plus particulièrement pour le football. Mon rêve était de me lancer dans le sport, que ce soit en tant que footballeur, kinésithérapeute du sport, entraîneur ou même professeur de sport. Mon enfance a été assez classique. J’ai grandi avec un frère et j’ai eu la chance d’avoir des parents qui ont fait beaucoup de sacrifices pour que je puisse jouer au foot.

Un moment marquant de mon enfance a été la perte de ma mère en 2006. À cette époque, j’avais environ 21 ou 22 ans. Cet événement a été un vrai tournant pour moi. Il m’a fait comprendre qu’il fallait saisir les opportunités et se donner les moyens de réussir, sans jamais se laisser aller au découragement. Cette perte m’a appris à persévérer et à ne pas avoir de plan B. Si tu veux réaliser quelque chose, il faut s’y engager pleinement.

Si tu n’avais pas fait carrière dans le foot, qu’aurais-tu fait ?

J’avais envisagé d’autres options, comme kinésithérapeute, en restant toujours dans le domaine du sport. J’ai commencé des études en STAPS, mais ça ne s’est pas très bien passé. Finalement, je me suis tourné vers le brevet d’État et les diplômes fédéraux. Mon objectif était toujours de rester proche du terrain, que ce soit en tant que joueur, entraîneur ou dans un rôle lié au sport. Je n’ai jamais eu de plan B concret ; je me suis consacré à ma passion pour le football et je me suis donné les moyens de faire de cette passion ma carrière.

Quel est le plus grand enseignement que tu as tiré de ton parcours, aussi bien professionnel que personnel ?

Le plus grand enseignement que j’ai tiré est l’abnégation. Il y a des moments où l’abandon peut sembler tentant, mais si on se donne les moyens et qu’on persévère, on est toujours plus proche de nos objectifs qu’on ne le pense. C’est une question de ne jamais abandonner, même quand les choses deviennent difficiles.

Une autre leçon importante est de ne pas se fixer de limites. Je n’ai jamais planifié ma carrière de manière rigide, en me disant, par exemple, « je vais faire ça cette année et cela l’année suivante« . Au lieu de cela, je crois qu’à chaque étape de la vie, on continue à apprendre et à grandir. Que l’on soit jeune ou plus expérimenté, joueur ou entraîneur, il y a toujours quelque chose à apprendre. 

Je ne suis pas du genre à regarder en arrière ; je préfère regarder vers l’avenir et continuer à avancer.

Comment trouves-tu l’équilibre entre ta vie professionnelle, très prenante, et ta vie privée ?

Trouver l’équilibre est un défi constant. Le football occupe une place énorme dans la vie d’un entraîneur, bien plus que lorsqu’on est joueur. Cela prend tellement de place que tu ne peux jamais vraiment déconnecter. 

L’avantage, c’est que ma femme est avec moi depuis longtemps et elle comprend bien l’impact du football sur notre vie. Elle sait à quoi s’attendre et accepte cette réalité. Quand il y a une trêve internationale, j’essaie de prendre du temps pour couper un peu, mais ce n’est pas toujours facile. 

Les week-ends sont souvent consacrés à voir des matchs ou à revoir des vidéos de nos propres rencontres et de ceux des adversaires. Même après un match, il faut souvent revoir les enregistrements, préparer les prochaines séances, et analyser les prochains adversaires. Cela laisse peu de place pour autre chose. Les matchs à la télé, comme ceux de la Ligue des champions ou des équipes que l’on affronte, prennent souvent le pas sur les divertissements plus légers.

Cela dit, c’est une passion qui occupe une grande place dans ma vie, et pour que ça fonctionne, il est crucial que ma famille et mes proches soient compréhensifs et soutiennent cette passion. J’ai la chance d’avoir deux garçons qui partagent cet amour du football, donc, c’est ma femme qui se retrouve un peu en minorité à la maison *rire*.

Quel livre, film ou série t’a récemment inspiré ? Ou musique ?

Je ne suis pas vraiment fan de séries. La dernière fois que je suis allé au cinéma, c’était pour voir Alibi.com, donc ça remonte à un moment ! Pour ce qui est des livres, je lis principalement des ouvrages sur le football. Le dernier que j’ai lu portait sur la périodisation tactique, car c’est la méthode que nous utilisons. En dehors de ça, je ne suis pas très télé, sauf pour les matchs de foot.

Je n’écoute pas vraiment de podcasts non plus. En fait, je suis plutôt casanier ; je préfère rester chez moi, travailler, et regarder des matchs de football. Je ne sors pas énormément et je ne lis pas beaucoup de romans. Quand je lis, c’est surtout des livres en lien avec le football. 

Si tu avais une heure pour te détendre sans penser au football, comment la passerais-tu ? 

C’est une bonne question. Je suppose que je me concentrerais sur des activités complètement différentes, peut-être passer du temps en famille, faire une promenade, ou juste profiter du calme. Mais en général, je trouve toujours une façon de revenir au foot d’une manière ou d’une autre.

Rytlewski, c’est un nom qui a des origines particulières. Peux-tu nous en dire plus ?

Mon nom de famille est d’origine polonaise. C’est mon grand-père paternel qui a déménagé en France pour travailler dans les mines à Bully-les-Mines. Donc, du côté de mon père, nous avons des racines polonaises. 

Si tu devais choisir trois mots pour décrire ta personnalité, lesquels seraient-ils ? Pourquoi ces mots en particulier ?

C’est toujours difficile de se décrire soi-même, mais je dirais « simple », « entier » et « honnête ». 

Pour « simple », je veux dire que je n’aime pas les complications inutiles. Je préfère la transparence et la simplicité dans mes relations et dans mon travail. Pour « entier », cela reflète mon approche directe et sincère. Je n’aime pas les faux-semblants. Si j’ai quelque chose à dire, je le fais sans détour. Enfin, « honnête » est important pour moi. J’aime partager mes pensées et mes sentiments de manière authentique, que ce soit avec le staff ou mes proches. 

Quelle est ta philosophie de vie ? As-tu un mantra qui te guide au quotidien ?

Ma philosophie de vie est assez simple : « Carpe diem ». Profite du moment présent, parce que tu ne sais pas ce que l’avenir te réserve. Ne te fixe pas trop de limites et savoure les moments, même les plus simples, car ils peuvent être éphémères. 

As-tu toujours eu cette mentalité ?

Oui, j’ai toujours été quelqu’un de mesuré, même si je suis dans l’esprit de « Carpe diem ». Je n’ai jamais pris des risques extrêmes, comme sauter en parachute ou faire du saut à l’élastique. Pour moi, il s’agit plutôt de profiter des moments quotidiens et d’apprécier les bonheurs simples. 

Est-ce que tu as peur du temps qui passe ?

Non, je préfère profiter du temps que j’ai plutôt que de me focaliser sur ce qui pourrait arriver. Tout peut s’arrêter brusquement, que ce soit dans le football ou dans la vie en général. Il est important de se rendre compte de la chance que l’on a et de vivre pleinement le présent. 

Quel est ton endroit préféré pour te détendre et te ressourcer ?

Mon endroit préféré pour me détendre est chez moi, avec ma femme et mes enfants. C’est là où je me sens le plus en paix. 

As-tu un animal de compagnie ?

Non, je n’ai pas de chien ni de chat. Mais j’ai des poissons rouges. Ils s’appellent Kiks et Achraf en références à Kyllian Mbappé et Achraf Hakimi. C’est pas moi qui ai donné les noms, mais je trouve que ça montre bien la place que le foot dans notre maison !

As-tu des projets personnels ou professionnels à long terme, en dehors du football ?

Professionnellement, je n’ai pas de projets spécifiques en dehors du football. Cependant, je pense qu’il est important de continuer à apprendre, notamment les langues. Par exemple, l’anglais et l’espagnol sont vraiment utiles, tant dans le monde du sport qu’en voyage. Je me souviens d’un voyage à New York où ne parler aucun mot d’anglais a rendu les choses compliquées.

Sinon, je suis intéressé par la préparation mentale, mais cela reste lié au football. En réalité, ma vie tourne beaucoup autour du sport. C’est vraiment ce qui me passionne et occupe la majeure partie de mon temps.

As-tu déjà envisagé le jour où tu devras arrêter le football ? Comment te projettes-tu dans cette éventualité ?

Je n’ai pas vraiment pensé à ce jour, car je me vois encore pleinement impliqué dans le football. Cela dit, je ne dirais pas que je ne sais faire que ça, mais depuis que j’ai quitté l’école, j’ai toujours été dans le milieu du sport. Je pense que le football me manquerait énormément, mais pour l’instant, je n’imagine pas faire autre chose. C’est une partie intégrante de ma vie et de mon quotidien.

Voyager fait-il partie de tes passions ? Quels sont les endroits que tu aimerais visiter ?

Oui, on essaie de voyager dès que l’occasion se présente. Avec un emploi du temps aussi prenant, on profite des moments disponibles pour découvrir de nouveaux lieux. On a eu la chance de visiter des destinations comme l’île Maurice, New York, le Maroc, le Portugal et Barcelone.

Maintenant que les enfants sont un peu plus grands, on recommence à voyager davantage. Mais je n’ai pas encore de destination précise en tête. J’ai un intérêt pour l’histoire et les civilisations, donc le Mexique pourrait être une destination fascinante pour moi. C’est un pays riche en histoire, et ça pourrait offrir une expérience enrichissante.

Je pense qu’il est important de découvrir ce qui se passe ailleurs, de ne pas rester centré sur notre propre culture, mais de voir comment les choses se passent dans d’autres parties du monde. Cela nous permet d’élargir notre perspective, et je crois que c’est enrichissant, tant sur le plan personnel que professionnel.

Quand tu observes des joueurs étrangers et que tu les compares aux joueurs français, essaies-tu de comprendre leur culture et leur manière de fonctionner ? 

Absolument. Chaque culture apporte une approche différente au football, et c’est fascinant de voir ces différences en action. Par exemple, j’ai eu l’occasion de travailler avec des joueurs de différentes nationalités, comme les Flamands et les Scandinaves, qui ont une approche très structurée et rigoureuse du jeu. C’est souvent très carré, et c’est un régal de les entraîner parce que tout est bien organisé et direct. En revanche, les joueurs français apportent une richesse multiculturelle qui est aussi une force, mais c’est parfois moins cadré et plus chaotique. On est habitués à plus de flexibilité et parfois à plus de revendications, ce qui peut être très différent de ce que l’on trouve ailleurs.

J’ai aussi vu des différences marquées dans les mentalités. Par exemple, au Portugal, il y a une approche très structurée, et les joueurs sont généralement très disciplinés. En comparaison, les attitudes peuvent être plus variées en France, où la culture du football peut parfois inclure des aspects plus conflictuels ou revendicateurs. Mais au final, chaque approche a ses avantages et ses inconvénients. C’est enrichissant de voir comment différentes cultures abordent le jeu et cela contribue à une meilleure compréhension du football globalement. Le contraste entre les styles de jeu et les mentalités peut vraiment ouvrir les yeux et apporter des perspectives intéressantes.