Alioune Ba : « Nous avons une belle marge de progression »

Alioune Ba : « Nous avons une belle marge de progression »

Publié le 6 novembre 2020
Il est toujours gratifiant d’échanger avec des hommes plein de vertu. Alioune Ba fait parti de cette caste humaine. Bon à l’intérieur et bon sur le terrain. Malgré un parcours sinueux, le défenseur dunkerquois n’a jamais baissé les bras et fait aujourd’hui les beaux jours des « Bleu et blanc » !
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Parles-nous de tes débuts dans le foot ?

« Jusqu’à mes 17 ans, j’ai joué en District du côté d’Evry en région parisienne. Mon premier gros club fut Viry-Châtillon en CFA. J’ai intégré ce club à 18 ans. D’abord avec l’équipe des U18, puis avec les Séniors. Dans les deux cas, j’ai, à chaque fois, débuté avec l’équipe réserve pour ensuite intégré l’équipe première. A l’époque, j’évoluais comme latéral droit. Ma seule année pleine m’a ensuite permis de signer à l’Amiens AC, club également de CFA. »

 

Tu files donc à l’Amiens AC, pourquoi ce changement ?

« J’avais 22 ans, je voulais sortir un peu de mon cocon familial et découvrir un autre environnement de travail. Tout simplement : évoluer dans mon métier de footballeur ! On m’avait dit que ce club avait plus de visibilité. Je me suis attelé à être performant et régulier. Cela a fonctionné, puisque trois ans après, j’ai pu signer à l’Amiens SC qui évoluait, à l’époque, en National. »

 

Tu avais déjà en tête cette idée de devenir footballeur professionnel ?

« Oui, complètement ! Dès l’instant où j’ai signé ma première licence, je souhaitais devenir footballeur professionnel. »

 

Comment se déroule, ensuite, ta saison à l’Amiens SC ?

« Cette année-là, nous montons en Ligue 2. Lors de cette saison, je n’ai pas eu l’impression de progresser au niveau de mes qualités purement footballistiques. En revanche, mentalement, j’ai fait un bond en avant. J’avais réussi à cibler les domaines dans lesquels je devais progresser. J’ai énormément appris dans la manière d’aborder mes matches. Je me suis remis en question. »

 

« J’ai découvert la Ligue 2 à…29 ans ! »

 

Le club picard ne te conserve pas ?

« Au début, j’étais un peu frustré. On avait cravaché tous ensemble. Mais, après, je me suis fait à l’idée d’être prêté dans un autre club. J’arrive à Quevilly en National. Et ce fut, encore à ce jour, la meilleure saison de ma courte carrière ! Nous étions montés en Ligue 2. Nous avions joué également un huitième de finale de Coupe de France. Eliminés face à Guingamp ! C’était une super aventure sur le plan sportif et humain. Beaucoup de bons mecs. Un groupe avec un super état d’esprit. Je voulais rester là-bas. Mais, ne me sentant pas désiré par Amiens et par Quevilly, j’ai rebondi du côté de Laval, qui venait de descendre de Ligue 2 en National ! J’y ai joué deux saisons. »

 

Et puis, tu découvres la Ligue 2 à Orléans à…29 ans ?

« Laval souhaitait renouveler mon contrat. Mais, j’étais déterminé à jouer en Ligue 2 ! J’ai donc refusé toutes les propositions émanant des clubs de National. Je m’entraînais à part avec mon préparateur physique. J’ai eu raison d’attendre car j’ai signé le 26 août 2019 avec Orléans. Un de leurs joueurs venait de se blesser, et j’ai donc été amené à le remplacer ! »

 

Suite à la descente d’Orléans en National, tu as adopté la même technique qu’à Laval, en espérant qu’un club de Ligue 2 se manifeste pour toi, et Dunkerque est arrivé ?

« Oui, totalement (il sourit). Cela a été un soulagement, car mon recrutement s’est vite réalisé. C’est un luxe de signer rapidement ! J’ai signé le 1er juillet. Plusieurs clubs s’étaient renseignés mais Dunkerque a manifesté plus d’envie à mes yeux. Je me dis toujours qu’il faut aller là où on te veut le plus ! Quand Dunkerque est venu à moi, je me suis renseigné sur le club. J’ai contacté d’anciens joueurs pour connaître leur avis sur le club, j’ai observé le recrutement qui avait bien débuté cet été avec les arrivées de Billy (Ketkéophomphone), Harouna (Sy) ou encore Kévin (Rocheteau). »

 

Ce début de saison a été très frustrant pour toi avec cette expulsion qui survient face à Quevilly, en match amical, et ce COVID-19 qui te tombe sur le coin du nez. Comment as-tu vécu cette période ?

« Avec ce carton rouge, je suis passé par toutes les phases. Au début, je m’en voulais, j’étais frustré de ne pas pouvoir débuter le championnat. A partir du moment où j’ai accepté mon sort, tout est allé pour le mieux. Là encore, le COVID m’est tombé dessus au moment où je devais reprendre la compétition ! De chaque situation complexe, il y a toujours des bienfaits à tirer. Par exemple, via les quatre matches que j’ai loupés, il y a de fortes chances que je sois plus frais en fin de saison. J’ai pu aussi mieux appréhender l’équipe en la regardant jouer des tribunes. J’ai pu aussi m’imprégner de l’ambiance de Tribut avant d’en fouler la pelouse. Et finalement, j’en ai oublié le côté négatif ! »

 

Que penses-tu de la formation du Paris FC que l’USLD affrontera ce samedi ?

« C’est une belle équipe. Quand une équipe joue le maintien et qu’elle se sauve lors des dernières journées, la saison suivante, elle ne veut plus revivre le même scénario ! Je pense que le Paris FC est boosté par cette envie de mieux faire. Au-delà de la qualité de leurs joueurs, je pense que le scénario de la saison passée les aide à être encore plus performants ! Et leur permet d’avoir une force supplémentaire. »

 

A l’aube de cette nouvelle trêve internationale, quel bilan tires-tu du début de saison de Dunkerque ?

« Sur un plan comptable, on est plutôt bien. Même si nous aurions pu mieux faire. Et dans le contenu, nous pouvons encore progresser. L’avantage de ce groupe réside dans son état d’esprit qui est irréprochable. C’est facile de dire et d’accepter les choses, c’est facile aussi de faire les efforts les uns pour les autres. Nous avons une belle marge de progression ! »

 

 

LUCARNE

Aucun centre de formation mais un apprentissage personnel aiguisé !

« Quand j’étais adolescent, je souhaitais intégrer un centre de formation. Cela fait rêver tous les jeunes qui espèrent percer dans le football. Par la suite, j’ai accepté le fait de ne pouvoir intégrer un centre de formation. J’ai donc appris autrement. J’ai été très à l’écoute quand les coaches ou les joueurs expérimentés s’exprimaient… Je voulais combler mon manque de travail tactique, technique par l’écoute ! Et je regardais aussi beaucoup de vidéos de matches. Même des rencontres que personne ne regardait. J’observais avec attention les positionnements afin de pouvoir progresser et combler mon retard. »