Un président hors de lui

Un président hors de lui

Publié le 22 décembre 2016
Jean-Pierre Scouarnec, le président de l'USLD, s'est exprimé au lendemain de la défaite de l'USL Dunkerque
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  • On en est à la moitié du championnat, sur le plan purement sportif, quel bilan faites-vous de ce début de saison ?

« Le bilan est complètement négatif. On n’a pas le droit de faire des promesses en jouant bien pendant dix matchs puis en lâchant tout pendant sept matchs. »

  • N’y-a-t-il pas un peu de positif tout de même ?

« Hormis les relations humaines que je peux avoir avec le staff et l’ensemble du personnel de l’USLD. Pour le reste, il n’y a aucun point positif. On n’a pas le droit de mentir aux gens. C’est ce que les joueurs ont fait »

  • Comment expliquez-vous les deux visages de l’USLD ?

« Je pense que les joueurs sont simplement des mercenaires et que la seule chose qui les intéresse, c’est leur paye à la fin du mois. Le reste, ils n’en ont rien à foutre. »

  • Comment expliquer ce bon début de saison alors ?

« Ils n’ont aucunement les capacités mentales pour subir une pression quelle qu’elle soit, positive ou négative et ça se voit sur le terrain. »

  • Il y a quand même des choses positives à retenir au niveau de l’intégration des recrues et du coach ?

« Le positif, c’est qu’on est tombés sur un très bon entraîneur. Pour le reste… Il faudrait qu’ils soient capables de prouver sur le long terme qu’ils peuvent jouer à ce niveau-là. Mais pour l’instant, aucun ne l’a montré. »

  • Comment expliquez-vous la bonne intégration de Didier Santini ?

« Il correspond complètement à l’esprit USLD. Il est dans l’humain comme je peux l’être et à partir de là, il ne peut que s’intégrer vite. »

  • Malgré le bilan négatif que vous dressez, l’USLD n’est qu’à trois points du podium…

« Le podium ne m’intéresse plus. Aujourd’hui, on est sur le parcours d’un club qui descend en CFA. C’est le constat le plus important et le plus dramatique et les joueurs sont bien incapables d’en prendre conscience et de faire une prestation digne de ce nom sur un terrain. Quand on n’est pas capables pendant 90 minutes de faire plus de deux passes de rang, on se pose des questions. Or, ils sont incapables de se remettre en question. Ils ont été très bons pendant dix matchs, on ne peut pas leur enlever. Depuis, ils doivent avoir un melon surdimensionné. Ils pensent qu’ils vont battre tout le monde, sauf que tout le monde les bat. Ils ne se rendent même pas compte du niveau auquel ils sont arrivés. Aujourd’hui, on n’est qu’à six points du premier reléguable. Le club de Dunkerque depuis qu’il est en National n’a jamais été si près du premier reléguable… »

  • Mais jamais aussi près de la première place non plus…

« Je m’en fous de cette place. Je suis là pour conserver un club en National et pas pour être en CFA l’année prochaine. »

  • Les joueurs semblent en tout cas avoir fait de la montée un objectif, c’est un objectif qui est partagé par les dirigeants ?

« Les joueurs pensent ce qu’ils veulent, c’est leur problème. La seule chose c’est qu’ils ne sont pas capables de se rendre compte aujourd’hui qu’ils en sont bien incapables et que la seule chose sur laquelle ils devraient se concentrer, c’est prendre des points pour arriver à 40 voire 42 points, voire plus cette année, pour rester en National. C’est le seul intérêt qu’on a aujourd’hui. »

  • Ce qui signifie qu’il y aura des conséquences ?

« Sur le plan sportif, l’entraîneur fera ce qu’il doit faire et je pense qu’il a des idées sur la question. Pour ce qui est du président que je suis, ils ne m’écoutent pas. A partir de là, c’est peut-être moi qui vais me barrer et on va peut-être en mettre un autre qui va les secouer un peu plus. J’en ai assez, ça m’use. »

  • Hormis l’équipe première, le club se porte bien avec un record de licenciés et la bonne santé de la section féminine…

« Tout le reste est positif. Il n’y a qu’une bande de 27 mecs qui sont incapables de faire avancer ce club et la vitrine de ce club. La quasi-totalité des résultats de l’ensemble du club sont excellents, hormis l’équipe première. Ces joueurs ne se rendent pas compte de ce que les dirigeants, les administratifs font comme sacrifice pour leur rendre les choses le plus facile et pour boucler un budget, c’est pitoyable. »