« C’est particulier, mais ce qui est étonnant, c’est que comme je vis sur place, il n’y aura pas de grand changement de vie. J’ai vécu cette accession par procuration, comme un supporter ! Donc me retrouver à la tête de l’équipe, ça me donne envie d’attaquer, de tout faire pour servir le club. »
En quatre années, il s’est passé pas mal de choses dans ta carrière d’entraîneur entre Tours, Paris, Caen ou Bruges, que retiens-tu de ces différentes expériences ?
« J’ai effectivement vécu beaucoup de choses. Dans mon histoire pourtant, j’ai été habitué à rester longuement dans les clubs habituellement. Mais c’est vrai que depuis mon départ de Dunkerque, à cause de résultats difficiles ou grâce à des bons résultats, j’ai pas mal bougé. J’ai changé, j’ai vécu de très belles choses et d’autres plus difficiles, mais toutes m’ont permis d’évoluer, de progresser, de grandir. »
« Oui, il y a d’autres clubs auxquels je suis attaché, mais c’est vrai que j’ai toujours suivi Dunkerque depuis mon départ. J’ai vibré devant ma télé la première saison lors de ce dernier match contre Boulogne. On n’était pas très contents avec mon fils, on était peinés. Mais finalement, le fait que Dunkerque ne joue pas les barrages m’avait servi puisque c’est le Paris FC qui les avait joué et que j’y avais signé par la suite. Mais oui, on est d’abord supporters de Dunkerque à la maison ! »
« Pour plusieurs raisons, la première, c’est qu’il n’y avait pas d’école française à Bruges, donc il fallait trouver une école en France. On a préféré retourner à Dunkerque plutôt que de s’installer à Lille par exemple. On y a encore des amis et on aime cette ville tout simplement. »
« J’ai trouvé l’équipe fraîche, jeune certes, mais j’ai senti lors du premier match que j’ai regardé contre Toulon, une équipe qui transpirait un bon état d’esprit. C’est quelque chose qui représente Dunkerque. J’ai bien aimé venir au stade. Certes, il y a toujours des choses à améliorer, mais on sentait qu’il y avait moyen d’aller au bout, car les gros comme le Red Star ne parvenaient pas à se détacher. On sentait que ça pouvait laisser la place à des équipes comme Pau ou Dunkerque qui n’étaient pas attendues en début de saison. »
« Bien sûr. A l’époque de mon arrivée en 2012, c’est quelque chose sur quoi on avait essayé de travailler. C’est quelque chose qui nous représentait. C’est ce que veulent voir les supporters et les gens du club : des joueurs unis, acquis à la cause du maillot. Et je pense que chaque saison, lorsqu’on a pu s’exprimer de cette manière, on a eu de la réussite à Dunkerque. »
« Le programme est de dessiner les contours de l’effectif, de prolonger les joueurs que l’on souhaite garder et de recruter comme chaque saison en respectant ce qui avait été fait par le club avant. Le recrutement l’an dernier a été bon, notamment grâce au travail de Kevin (Lesportes ndlr). On va donc s’appuyer sur ce qui avait été prévu par le club avant mon arrivée, en mettant peut-être une touche personnelle sur quelques éléments. L’idée est de renforcer l’équipe, de l’améliorer, lui donner encore un peu plus de personnalité Ligue 2 et ne pas perdre cet état d’esprit que j’ai trouvé magnifique et qui a fait la différence. On va essayer de faire tout cela en respectant les joueurs qui ont participé à cette accession particulière, qui n’a pas pu être fêtée. »
« Oui, ça faisait partie de ma réflexion. J’ai vécu des choses pas faciles, on m’a parfois demandé pourquoi j’allais m’embarquer dans ces trucs-là. Mais je suis un compétiteur. A l’extérieur, on juge souvent les gens sur les résultats, mais on ne juge pas sur l’ampleur de la tâche à relever. J’ai relevé des défis difficiles, c’est ce que j’aime. Mais dans ma réflexion pour signer à Dunkerque, je me suis demandé ce qu’il y avait la possibilité de faire et quels étaient les points forts. Et dans les points forts que j’ai relevé, il y a effectivement le fait de connaître le staff, que ce soit Benjamin, Nico, Fred Basire, Edwin ou encore le président. Cela va nous permettre de gagner du temps. »
« On parle beaucoup de maintien évidemment. Avec les clubs de Ligue 1 qui vont descendre en Ligue 2, les clubs de Ligue 2 qui vont se maintenir et les deux clubs de National qui vont monter, le dernier c’est Dunkerque. Donc dans l’esprit des gens, on va jouer le maintien. J’ai fait ça durant toute ma carrière, donc je sais ce que c’est. Malgré tout, il ne faut pas s’interdire de rêver, parce que souvent les pronostics de début de saison peuvent être changés. Il faut tenter d’aller le plus haut possible et ne rien s’interdire. Evidemment, l’objectif qui va permettre de faire survivre le club est de rester en Ligue 2 l’année suivante. »
« Oui, je me rappelle que ce stade là, on en discutait déjà lorsque j’étais à Dunkerque et quelques coups de crayons avaient été posés. C’était un fantasme ! Donc lorsque je l’ai vu sortir de terre -en habitant à 500 mètres je passais régulièrement devant- c’était incroyable. C’était quelque chose de nécessaire. Je suis très content que Tribut soit resté en centre ville, car un stade dans le centre de la ville, ça vaut de l’or. C’est un lieu mythique, il a été amélioré, mais ça reste Tribut avec la force que ça dégage. »
« Oui, je les croise de temps en temps. Je voudrais les remercier pour le soutien apporté à l’équipe. Ce sont vraiment des acharnés, des passionnés. Je me rappelle encore de ce match Créteil-Dunkerque l’année où on jouait le maintien. J’ai également reçu pas mal de messages d’encouragements, de félicitations, d’amour de la part de beaucoup de monde, quelques messages moins agréables également. En tout cas, je ferai tout pour rendre fier les gens qui m’apprécient et qui se souviennent de ce qu’on a fait pour le club à notre petit niveau et tenter de convaincre ceux qui y croient un peu moins. »