Dans les bureaux de l’USL Dunkerque, sur sa pause-déjeuner, Jean-Noël Lise se présente au Stade Tribut, la pelouse qu’il foulait, dans sa jeunesse. Pendant plusieurs dizaines de minutes, il s’est confié sur ses souvenirs au sein des Maritimes et a raconté sa reconversion qui, à 23 ans, est arrivée plus vite qu’il ne l’avait prévue.
Arrivé en 1983 du côté de l’USL Dunkerque, vous y jouez, Jean-Noël Lise, jusqu’à vos 23 ans…
En effet, cette date correspond à mon recrutement. J’ai intégré le centre de formation avec un contrat aspirant d’un an, puis deux années de stagiaire avant d’effectuer quatre saisons pleines en tant que professionnel. Pendant cette période, j’ai malheureusement été opéré trois fois des ligaments croisés des genoux : à 20 ans, puis 22 ans et, enfin, à 23 ans.
C’est après cette dernière opération que j’ai dû mettre un terme à ma carrière, puisque j’avais été déclaré inapte à la pratique du sport de manière professionnelle… Je me rappelle surtout de la vie au centre de formation, avec des potes comme Jean-François Perron, Mario Tannaï, José Paniagua ou Angelo Hugues. En venant d’un petit village de Normandie, c’était, quand même, pour moi, un métier assez fabuleux !
Et à 23 ans, on vous annonce, malheureusement, que vous ne pourrez plus jamais exercer ce métier de footballeur professionnel. Qu’est-ce qui se passe dans votre tête, à cet instant ?
Ce qui est sûr, c’est qu’à 23 ans, on est pas forcément mûr. Je suis rentré en Normandie, pour me former dans le domaine administratif et je suis revenu dans le Nord pour entraîner, tout en travaillant pour le Stade Rennais. J’observais des matches pour le club breton dans la région, ainsi qu’en Belgique. Ensuite, j’ai été l’assistant d’Alex Dupont avant d’entraîner les U17 Nationaux, pendant deux saisons. Nous avons obtenu de supers résultats avec de supers joueurs qui se mobilisaient, comme Rabir Bettiche ou Kaci Abbas.
Par la suite, mon contrat s’est terminé et je suis arrivé à Bray-Dunes. J’y ai entraîné les enfants, les moins de 17 ans et, à terme, j’ai commencé à travailler à la mairie.
Quel est votre quotidien, désormais, au sein de la mairie de Bray-Dunes ?
Je travaille dans le social. J’essaie de remotiver les gens en les aidant à retrouver une voie, une orientation et de l’emploi. Il y a, finalement, des similitudes entre mon métier et les qualités d’un entraîneur. Tout le monde est confronté à des accidents de la vie et c’est compliqué d’entrer de nouveau dans le marché du travail.
Moi, j’essaie de faire marcher mes relations et d’orienter ces personnes vers des formations pour qu’elles réussissent à s’en sortir. Je prends plaisir, à travers mon amitié avec Jocelyn Blanchard, Laurent Morris et Dominique Paternoga, à me rendre au Stade Tribut pour supporter l’USLD.
Crédit photo : Onze Mondial