Fabien Mercadal « Chacun s’investit totalement, personne ne triche ! »

Fabien Mercadal « Chacun s’investit totalement, personne ne triche ! »

Publié le 5 novembre 2020
Absent à Chambly pour cause de COVID-19, convalescent cette semaine, le coach dunkerquois est revenu sur cette période très particulière. Il n’avait jamais connu telle situation auparavant. En bon compétiteur, il se projette déjà sur le prochain match, sans savoir s’il sera rétabli à temps !
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Bonjour Fabien, comment vas-tu ?
« Je récupère doucement. J’ai surtout eu de belles montées de fièvre. Pour le bien de mon entourage et éviter de le contaminer, je me suis vite mis à l’isolement. » 

Tu es tombé malade rapidement…
« En rentrant du stade Tribut, jeudi dernier, j’étais très fatigué. J’ai contacté très rapidement le médecin du club pour réaliser des tests dès le lendemain. D’autres tests ont été effectués également auprès de l’ensemble du staff et de l’effectif. On a déjà subi le COVID-19, il y a quelques semaines, donc nous avons su anticiper. »

Revenons sur une note plus positive, avec la victoire acquise à Chambly. Comment as-tu vécu ce match à distance ?
« C’est une situation très bizarre. Je ne l’avais jamais vécue. Etonnamment, la fièvre est remontée durant le match (il sourit). J’ai pleinement confiance en mon staff et nous avons pu rester en contact durant tout le match. J’ai échangé très régulièrement avec mes adjoints et j’ai pu partager avec eux à distance, ainsi que faire des réajustements à la mi-temps. » 

Cela a du être très difficile d’être devant ton poste de TV et de ne pouvoir communiquer avec tes joueurs ?
« C’est très frustrant ! Le plus dur, c’est de voir certaines choses à corriger, et de ne pouvoir intervenir. Mon travail fut différent. J’ai été plus dans l’analyse. Finalement, j’ai effectué un travail d’observateur. En revanche, j’ai tout de même conservé mon rôle de décisionnaire. C’est tout à fait normal et c’est aussi une manière de protéger mes adjoints. Mon devoir reste de sélectionner les joueurs qui sont amenés à jouer, à être remplacés, et à choisir ceux qui vont entrer en jeu. »

Ce fut une courte victoire, mais une belle victoire !
« C’est le retour qu’on a fait aux joueurs ! De ne pas minimiser ce match et ces trois points. Clairement, je leur ai dit de profiter de cette victoire. On le sait, il n’est jamais facile de gagner à l’extérieur. Après, nous le savons, tout ne fut pas parfait. Il nous faut donc encore progresser,  notamment dans le domaine offensif. Même si, actuellement, notre handicap reste certain. Nous avons encore des blessés (Ketkéophomphone, Kebbal) et des joueurs en manque de rythme (Tchokounté, Diarra, Boudaud). »

Pour contrebalancer ce manque d’efficacité offensif, votre équipe excelle, en revanche, dans plusieurs domaines et à travers plusieurs valeurs : son état d’esprit irréprochable, sa solidité défensive affichée depuis le début de saison et son engagement à toute épreuve, à l’entraînement comme en match ! C’est rassurant ?
« Bien sûr ! Nous avons travaillé sur l’ensemble de ces points depuis le début de saison. Nous savions que la saison serait longue et dure. Elle a débuté avec la suspension d’Alioune Ba et la grave blessure de Kévin Rocheteau. Dès la préparation estivale, nous avons mis toutes les chances de notre côté : jouer un football pragmatique, être solides défensivement et optimiser au maximum nos forces ! Le club est en pleine apprentissage de la Ligue 2. Face à Valenciennes, nous avons gagné, mais rien ne fut facile. Nous avons joué avec un grand nombre d’absents et un banc très restreint. »

Pensez-vous que les observateurs de l’USLD surévaluent, parfois, les capacités dunkerquoises ?
« Les prestations de nos joueurs sont jugées, parfois, très durement. Mais, c’est pas grave, cela nous oblige, staff et joueurs, à être encore plus exigeants envers nous-mêmes, à nous dépasser. On fait avec nos moyens. Chacun s’investit totalement, c’est la clé de notre bon début de saison ! Personne ne triche. Et il est bon de rappeler que 80% de mon effectif découvre cette division… Aujourd’hui, nous faisons parti des deux équipes surprises. Avec Niort, nous possédons deux petits budgets et nous sommes bien classés ! »

« Ces problèmes, ces coups de malchance qui apparaissent, renforcent le caractère du groupe ! »

Et pourtant, le club de l’USLD n’a pas été épargné. Blessures, COVID-19, absence du coach principal sur un match couperet…
« Toutes ces péripéties doivent nous renforcer ! Nous sommes ambitieux, nous avons envie de continuer à progresser dans le jeu. Ces problèmes, ces coups de malchance qui apparaissent, renforcent le caractère du groupe ! Si nous arrivons à les évacuer, nous pourrons travailler davantage dans la sérénité lors des prochaines semaines. N’oublions pas la devise du club : « Contre vents et marées » ! »

Revenons sur ta saison réalisée au Paris FC, en 2017-2018. Tu en conserves un bon souvenir ?
« J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler dans ce club. J’ai gardé beaucoup de contacts. La saison, à l’époque, avait très mal débuté, car nous devions évoluer en National. Finalement, suite à la rétrogradation administrative de Bastia, nous avions accédé à la Ligue 2, deux jours seulement avant le début du championnat. Tout le monde nous prédisait un enfer. Et finalement, à la trêve hivernale, avec 32 points, nous étions presque déjà maintenus. J’en conserve une belle aventure humaine. » 

Cela t’a permis aussi de retrouver le monde professionnel ?
« Oui après Tours, le Paris FC fut mon deuxième club professionnel. Surtout, cette belle aventure m’a permis de pouvoir être recruté par Caen et de travailler en Ligue 1. Cette saison fut très gratifiante ! »

Et de découvrir, puis d’entretenir un lien fort avec des joueurs comme Rédouane Kerrouche ?
« C’est vrai ! En une seule saison, j’ai eu un lien fort avec les joueurs. Certains sont encore là-bas. Je pense notamment à De Marconnay, Mandouki ou encore Lopez. Nous n’avions pas du tout les mêmes moyens. Avec notre petit budget, nous avions réussi à sauver le club. J’en garde un excellent souvenir. C’est vraiment un bon club qui, je pense, peut clairement devenir le 2ème club de Paris. »

Comment fais-tu pour aborder cette rencontre, sachant que tu es cloîtré à ton domicile ?
« Avec mes adjoints, nous échangeons régulièrement par téléphone pour mettre en place les séances de la semaine. Ils filment également les entraînements, car en plus de leur avis, je dois aussi m’appuyer sur mes propres choix. Aussi, tous les coaches de la formation, au repos forcé avec le COVID, viennent nous donner un coup de main : Dominique Paternoga, Stjepan Cvitkovic, Jean-Charles Delgrange et Raphaël Ribouchon. Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent, c’est très appréciable. Il y a une vraie solidarité au sein du club ! »

Les deux équipes, Dunkerque et Paris FC, n’évoluent clairement pas dans la même cour. Un nul, comme face à Clermont, serait-il un bon résultat ?
« Je débute toujours un match en me disant que je vais le gagner ! Ne jamais avoir de complexes. Nous jouons dans la même division, donc nous sommes en mesure de les contrarier. Maintenant, si, pendant le match, tu sens qu’un nul serait une bonne affaire, il faut tout faire pour le conserver. Face à Clermont, nous savions qu’un match nul était la meilleure issue. » 

L’USLD effectue un retour remarqué en Ligue 2, et reste à ce jour le meilleur club des Hauts-de-France. C’est un clin d’oeil plutôt sympa ?
« C’est flatteur, certes, mais cela reste anecdotique. Ce qui nous intéresse, c’est de progresser à chaque match. Et d’asseoir le club en Ligue 2 ! Essayer de planter des jalons profonds et solides pour que le club s’installe le plus longtemps possible en Ligue 2. »

Seras-tu sur le banc face au Paris FC, samedi ?
« J’espère, oui ! J’aimerais revenir vendredi pour retrouver le terrain. Mais, je ne veux prendre aucun risque vis à vis de mon groupe. Je dois surtout m’assurer que je ne suis plus contagieux ! »

Un dernier mot pour nos supporters qui vivent désormais cette saison de très loin…
« C’est la force première de notre club ! Sans leur apport, ce n’est pas pareil. Cette ville respire le football. Je leur adresse un message de soutien en espérant les faire vibrer à travers nos matches à la TV ! »