Arrivé l’été dernier sur les bords de la Manche en provenance de Châteauroux, le capitaine Opa Sangante (33 ans) a effectué son retour en Ligue 2 BKT, deux saisons après l’avoir quittée. Du Régional 2 à la Ligue 2, en passant par le niveau international, le natif de Diannah-Malari (Sénégal) revient sur son parcours et fait fonctionner la boîte à souvenirs. Enfin, le défenseur évoque ses ambitions sous le maillot dunkerquois et la quête du maintien, sa priorité première. Entretien.
Moi, j’ai commencé le foot à Franconville, dans le 95, à l’âge de 9 ans. J’avais 9 ans, c’est mon oncle qui m’a initié, qui est décédé, malheureusement. C’est lui qui m’avait emmené. C’était à Franconville, dans la banlieue parisienne, et franchement, c’était vraiment top. J’aimais trop le foot, de toute façon, je ne voulais faire que du foot. On m’a proposé plein de choses, mais moi, c’était que le foot, rien d’autre.
Il me semble que j’ai joué 3 ans, peut-être, ou 4 ans, je ne sais plus exactement. Ensuite, mes parents déménagent à Saint-Denis, donc je fais une détection pour jouer au club de Saint-Denis. J’y joue jusqu’à mes 19 ans où je retrouve Franconville en senior R2, une saison avant de partir à Beauvais.
Il fallait que je quitte la région parisienne pour pouvoir mieux m’exprimer et être plus concentré. J’arrive à Beauvais, où je joue en National 3. L’équipe première venait de descendre de National, et était donc en National 2. Je m’entraînais avec eux et jouais en réserve le week-end. Les six premiers mois, je joue en équipe B, en N3. Ensuite, la deuxième partie de saison, je suis avec la National 2. Cette première saison se passe bien, parce que je joue beaucoup de matchs et puis malheureusement, je me blesse en fin de saison. Je rate les quatre ou cinq derniers matchs, ce qui me freine un petit peu cette année-là, où l’USL Dunkerque remonte en National.
Après trois années à Beauvais je signe à Chambly, qui évoluait en National. Cette saison se passe bien personnellement. Je discute d’ailleurs avec Châteauroux dès le mois d’octobre. À l’issue de celle-ci, je savais déjà que Châteauroux était là. Je décide d’y aller puisque je voulais signer ce premier contrat professionnel. Je passais d’un club jouant le maintien en National à une équipe qui avait l’ambition de monter en Ligue 2. J’ai vraiment changé de dimension à partir de là.
Depuis Beauvais, je disais que je voulais évoluer en Ligue 2 minimum. Certains me riaient au nez, mais moi, je savais que j’avais largement les qualités. Et puis, à force de travail, je savais que je pouvais y arriver. Je signe mon premier contrat professionnel à 25 ans, ça m’a juste prouvé qu’avec le travail, l’ambition et la détermination, on pouvait faire de grandes choses et qu’on pouvait réaliser ses rêves. Même si malheureusement, il y en a qui n’ont pas réussi à obtenir cela. J’ai fait en sorte pour pouvoir y arriver. C’est ça.
Lors de ma première saison à Châteauroux, nous sommes champions de National, je suis le seul joueur à faire 34 feuilles de matchs en 34 journées. Un nouveau coach arrive et me dit : « Je ne veux pas toi dans mon équipe, il faut que tu partes en prêt. » Encore une fois, j’ai travaillé, prouvé que j’étais fort mentalement. Je n’ai pas lâché pendant la préparation. Et puis au final, j’ai fini par m’imposer en Ligue 2. Je passe donc 7 saisons à La Berrichonne de Châteauroux, où j’ai joué 200 matchs minimum, dont 115 ou 120 matchs en Ligue 2. J’ai connu trois années en National et quatre en Ligue 2.
Tu passes de la R2 à la Ligue 2, ce qui t’ouvre les portes de la sélection nationale, avec la Guinée-Bissau. Ma première sélection est en novembre 2020. J’avais également eu quelques contacts avec la sélection sénégalaise, mais malheureusement, ça ne s’est pas fait. Oui. Et puis donc, au final, j’ai opté pour la Guinée-Bissau, un de mes grands-pères qui était Guinéen. Mes parents sont sénégalais, ma mère y vit encore.
Mon premier match avec la Guinée-Bissau, se passe au Sénégal. C’était particulier, j’étais partagé entre deux sentiments, celui d’être content d’avoir fait ma première sélection, mais en même temps, je jouais contre le Sénégal. C’était vraiment une sensation particulière. Ma mère est venue au stade ce jour-là. Avant le match, ma mère me confie qu’elle tenait pour le Sénégal, même si elle voulait quand même que je fasse un beau match. On perd ce match 2-0, je fais une bonne rencontre. Ensuite, 3 ou 4 jours après, on joue le match retour, chez nous cette fois-ci. On perd malheureusement 1-0 où on finit le match à 10, mais dans l’ensemble, ce fut une très, très belle expérience. C’était une première enrichissante, que ce soit émotionnellement ou en termes d’apprentissage du niveau international.
À Châteauroux, il y a eu des bonnes choses. C’est avec un coach que j’ai connu là-bas, que je retrouve la Ligue 2 avec Dunkerque. J’ai opté pour la Ligue 2, que je connaissais déjà et que je voulais retrouver. Donc, le choix était de partir dès que Dunkerque a manifesté un réel intérêt.Je n’avais pas vécu une telle première partie de saison, je crois. Avec Châteauroux, la Ligue 2, je n’ai pas souvenir que c’était aussi compliqué, surtout à domicile. C’était vraiment compliqué cette première partie de saison. Mais on a continué à travailler, on n’a pas lâché. Malgré les résultats, à l’entraînement, on faisait des bonnes semaines de travail. Et c’est ce qui était le plus frustrant dans ces moments-là.
On avait un plan de jeu et malheureusement, on gâchait tout ça au bout de cinq minutes de jeu. Et puis les résultats ont basculé en notre faveur aussi dès janvier, ce qui a permis une série de dix matchs sans défaite consécutive. Malheureusement, comme toute série, ça s’est arrêté au bout du onzième match. C’est à nous de continuer à travailler parce que cette série, aujourd’hui, elle nous permet d’espérer le maintien, chose qui était quasiment impossible à la trêve.
Tout le monde est concentré, tout le monde travaille parce qu’on sait qu’on revient de loin et que cette série de dix matchs nous a permis de rester en vie. On ne veut pas tout gâcher, on ne veut pas avoir fait tout ça pour au final, avoir des regrets. Parce qu’au final, si on ne se maintient pas, la série de dix matchs, on ne va pas la retenir. On ne retiendra que le résultat final. Donc, c’est très important de bien finir pour pouvoir garder en mémoire l’exploit qu’on aura réalisé.
Dans ces moments difficiles, on a besoin de tout le monde, que ce soit les salariés du club, les joueurs, les supporters. On a besoin de tout le monde pour sentir cet engouement dans la ville. Ce côté-là, c’est le public qui peut nous l’amener. Ce supplément d’âme sur un terrain, c’est le public qui nous l’amène. À Amiens, ça nous a fait beaucoup de bien. Sur ces deux derniers matchs, surtout contre le leader, un lundi soir, il faut créer une belle ambiance et que le public nous pousse vraiment tout au long du match parce qu’on aura vraiment besoin d’eux pour aller chercher ce supplément d’âme.