Edwin Pindi, dernière danse

Edwin Pindi, dernière danse

Publié le 23 septembre 2024
Dernière danse pour celui qui était bien plus que le Président de tout un club
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Ancien capitaine de l’USL Dunkerque, initiateur de la promotion de la marque USLD, jusqu’à en devenir Président, une page s’apprête à se tourner pour Edwin Pindi. Comme pour boucler la boucle, le club maritime dédit cet article à l’un de ses hommes fondateurs, sur le site internet qu’il a initié, sur le magazine de match qu’il a créé. Merci pour tout Président et bonne route.

Alors Edwin, après 14 années passées à l’USL Dunkerque, d’abord comme joueur, puis dans des rôles clés comme secrétaire général, directeur général et enfin PDG, quel est le moment qui t’a le plus marqué ?

Le moment le plus marquant pour moi restera sans doute la remontée en Ligue 2 BKT en 2023. C’est étonnant, parce qu’au début, quand tu es joueur, tu te dis que rien ne pourra surpasser la joie que tu ressens sur le terrain. J’ai été capitaine quand on est monté en National en 2013, et avant ça, on avait déjà gravi les échelons de CFA2 en CFA en 2011. Mais cette montée en Ligue 2 BKT en 2023, en tant que dirigeant, c’était vraiment particulier. Déjà, parce qu’on a réalisé un exploit en remontant tout de suite, à une période où le club était en vente cette année-là, donc il a fallu tenir tout le monde soudé. En tant que président, j’avais beaucoup de responsabilités, et c’était presque l’aboutissement de mon parcours à l’USLD. Le match contre Le Mans, par exemple, résume bien notre histoire au club. On mène 2-0, tout va bien, puis on se fait rattraper à 2-2. Là, tu te demandes comment on va s’en sortir, et finalement, on marque ce but qui nous fait gagner. Ce jour-là, tu pouvais sentir l’enthousiasme, l’énergie autour de l’équipe. Et puis il y a eu cet engouement sur la place Jean-Bart… Un moment incroyable. Pour ceux qui connaissent Dunkerque, la place Jean-Bart pleine à craquer pour fêter une victoire de foot, c’était du jamais vu. Je ne peux pas parler de ce qu’il s’est passé il y a 30 ou 40 ans, mais je ne pense pas qu’on ait déjà vu une telle effervescence pour le football ici. Ce moment-là montre qu’il y a une vraie passion pour le football à Dunkerque. C’était une immense satisfaction de voir que, du joueur au président, j’avais contribué à remettre le club deux fois en Ligue 2. Et cette fois, personne ne s’y attendait. C’est aussi ce sentiment de partage qui rend cette soirée encore plus spéciale. Tous les acteurs du club étaient là, des administratifs aux éducateurs, des jeunes aux supporters, la municipalité… Tout le monde faisait partie de cette réussite collective. Pour moi, ce soir-là symbolise l’essence même du football à Dunkerque : un sentiment de fierté et d’accomplissement partagé par toute la communauté du club. C’est vraiment le point culminant de mes années à l’USLD.

Quel a été le plus grand défi que tu as rencontré lors de ton passage de joueur à la gestion administrative du club ?

Ça a été progressif, mais sans aucun doute, le plus grand défi a été la montée en Ligue 2 BKT en 2020. On n’imagine pas ce que cela implique. À ce moment-là, je gérais l’opérationnel du club de manière transversale. Je négociais les contrats des joueurs, du staff, des administratifs, tout en supervisant l’administratif, le financier et la sécurité pour l’organisation des matchs. J’étais partout ! Mais la vraie difficulté, c’était cette transition vers le statut de club professionnel. C’est un peu comme si tu passais de l’organisation d’une foire à celle d’un grand concert, mais en accéléré. Il y avait trois enjeux majeurs : passer devant la DNCG, gérer tous les aspects juridiques, et enfin, avoir un stade homologué pour la Ligue 2. À ce moment-là, on avait une quinzaine de joueurs sous contrat fédéral, des staffs sous contrat FFF, et tout devait basculer à la LFP sans avoir encore le statut pro. Ensuite, il y avait le stade. Jouer à Tribut, avec une demi-tribune et un stade inachevé, c’était un exploit. Mais il fallait que le stade soit homologué, sinon, pas de statut pro. Un moment particulier que je n’ai jamais vraiment partagé : c’était un vendredi matin, et j’attendais la dernière convention pour le stade du Hainaut à Valenciennes. J’avais déjà des accords avec le Stade Pierre Mauroy et le Stadium, mais il manquait une convention pour couvrir un match clé où aucun de ces stades n’était disponible. Cette dernière convention est arrivée à 11h, et il y avait un conseil d’administration de la LFP à 14h pour valider notre statut. Je te laisse imaginer le stress !

En plus, vous étiez une petite équipe administrative à l’époque…

Exactement. Et pendant tout ça, il fallait aussi recruter. Il y a eu du mouvement durant l’été 2020. En parallèle des négociations, des contrats, et de la gestion du stade, on était en train de constituer toute l’équipe administrative. Je dormais en moyenne quatre heures par nuit, parce que je ne pouvais pas encore déléguer. On n’était pas encore suffisamment structurés pour ça.

Et en plus, vous deviez aussi gérer les travaux du stade ?

Oui, bien sûr. J’étais l’interlocuteur principal pour toutes les visites d’homologation, les dossiers avec la Fédération, la LFP, la municipalité… Tout passait par moi. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, j’ai presque touché à tous les postes dans la structure. J’ai fait de la gestion juridique, financière, des partenariats, du sponsoring, de la communication… J’ai vraiment fait tous les postes à l’USLD !

Peux-tu nous rappeler quelles études tu as faites ?

J’ai fait un master en management du sport. Quand je suis arrivé à l’USLD en 2010, j’étais joueur, mais je terminais en parallèle ce master. Pour valider mon diplôme, je devais effectuer un stage. Sauf que j’étais déjà joueur sous contrat, et ce n’était pas simple de jongler entre les entraînements et les cours, qui étaient déjà aménagés autant que possible. Le problème s’est posé quand mon stage demandait ma présence un vendredi soir, alors que moi, je m’entraînais tous les jours et on jouait souvent le samedi. Ce n’était pas compatible avec mon emploi du temps de footballeur. C’est à ce moment-là que j’ai eu une idée. À l’époque, le club était encore en CFA2, il n’y avait pas grand-chose en termes de communication. J’ai donc proposé au président et au manager général de m’occuper de la communication du club. C’est comme ça que j’ai commencé. En 2011, j’ai créé la première page Facebook et Twitter de l’USLD. C’étaient les débuts de la communication digitale pour le club. J’ai commencé à faire des interviews de joueurs, parfois juste après l’entraînement, et je les publiais sur le site. Je mettais aussi à jour les effectifs, j’essayais de faire vivre le club à travers de ces plateformes. À l’époque, on avait déjà un site internet, mais il n’y avait presque rien dessus, juste un peu de contenu ajouté par un supporter l’année précédente. Ça vivotait, comme on dit.

Et en parallèle, tu étais encore joueur…

Exactement ! Cette année-là, j’ai même été élu joueur de l’année, et c’est moi qui ai dû écrire l’article à ce sujet ! (rires) C’était une époque un peu folle. Quand j’y repense, j’ai l’impression que c’était il y a 30 ans.

Tu as aussi lancé le magazine du club, c’était un projet qui te tenait à cœur ?

Absolument. Le magazine, c’était vraiment mon bébé. J’avais d’abord lancé une première version, un peu plus grande, mais celle d’aujourd’hui, c’est celle sur laquelle j’ai vraiment travaillé avec un graphiste indépendant. J’étais très fier de ce qu’on avait réussi à faire. Le but, c’était que les supporters aient quelque chose à lire en arrivant au stade, un support qu’ils pouvaient garder et même collectionner. D’ailleurs, certains en ont fait une collection !

Tu regrettes de ne pas en avoir gardé un exemplaire de chaque ?

Oui, c’est peut-être mon seul regret. J’en avais mis de côté, mais ils sont sûrement quelque part sous l’ancienne tribune, avec d’autres choses qu’on avait stockées à l’époque. Mais c’est comme ça, il fallait avancer !

Que ressens-tu à l’idée de vivre ton dernier match avec l’USLD avant de te lancer dans un nouveau projet ?

Je ressens énormément de fierté. Quand je regarde en arrière, je me souviens de mes débuts ici. Le stade était presque désert, à peine 300 ou 400 personnes, et on était loin d’avoir la structure qu’on a aujourd’hui. Aujourd’hui, on est un club professionnel structuré. Même si on reste un « jeune » club pro, il y a eu une évolution incroyable. Pendant longtemps, je ne regardais pas en arrière, je me concentrais uniquement sur le travail à accomplir. Mais après des moments comme le match contre Pau, où on est septième au classement, même si c’est anecdotique, je ne peux m’empêcher de ressentir de la fierté. Voir le stade vivant, rempli, avec des animations en tribune et des gens dans les salons VIP, c’est une grande satisfaction. Je ressens aussi de la fierté en voyant tous mes collaborateurs évoluer. En mélangeant tout ça – ce qui se passe sur le terrain, la belle équipe que Demba et Romain ont construite en peu de temps, et le lien créé avec le nouvel actionnaire – j’ai vraiment le sentiment du devoir accompli. Je pars apaisé, vraiment. Je n’ai aucun regret. Je sens que c’est le bon moment, et surtout, je laisse le club dans de bonnes conditions. Pour moi, qui suis profondément attaché à ce club, c’était inconcevable de faire autrement. Évidemment, il y a toujours des choses qu’on aurait pu améliorer, mais on ne peut jamais tout transmettre à 100%. Je me suis fait cette réflexion lors du dernier match : « Le club est professionnel. » C’était mon objectif. Je ne m’étais jamais fixé de date pour partir, mais je savais que je ne quitterais Dunkerque que lorsque le club serait pro. Je l’ai rappelé lors de la soirée des partenaires, mais c’est important de le dire : sur les cinq dernières années, nous avons passé quatre saisons en Ligue 2 BKT. On ne peut plus parler d’un club qui oscille entre les divisions. Non, nous sommes un club de Ligue 2, c’est la réalité. On le ressent d’ailleurs quand on se déplace, que ce soit avec les autres dirigeants ou dans les autres stades.

Comment as-tu pris la décision de quitter l’USLD pour ce nouveau projet professionnel ? Peux-tu nous en dire plus sur cette nouvelle aventure ?

Cette décision n’a pas été facile, mais elle est le fruit d’une réflexion profonde. J’avais déjà été approché il y a trois ans et demi, en 2021, lors de notre première année en Ligue 2. Pour la première fois, j’ai vraiment pris le temps de m’asseoir et de réfléchir à tout ce que j’ai accompli, à ce que j’ai encore envie de réaliser. Après 14 ans au club et cinq saisons en tant que club professionnel, j’ai fait le point sur ma carrière. Même si je sais que je peux encore accomplir des choses à Dunkerque, je suis un homme de défis et de challenges. C’est dans ma nature. Dans le football, tout peut changer très vite, alors on ne se projette jamais trop loin, même si on a des objectifs à moyen terme. Quand je suis arrivé en 2010, on était sur le fil du rasoir. Si on n’était pas remonté en CFA cette année-là, la communauté urbaine de Dunkerque aurait coupé nos subventions. Mais on s’est battu, on est remonté, et chaque saison, il y avait un nouveau challenge. Le parcours du club a toujours été jalonné de défis : remonter en National, se structurer, construire un nouveau stade, accéder à la Ligue 2, y rester, redescendre puis remonter. À chaque étape, il y avait un objectif à atteindre. Aujourd’hui, je sais que j’ai fait tout ce que je pouvais pour stabiliser le club en Ligue 2. Le nouveau projet qui m’attend est un véritable défi, dans une autre région et avec un groupe d’envergure mondiale. L’ESTAC a oscillé entre la Ligue 1 et la Ligue 2, mais traverse actuellement une période difficile, tant l’an passé que ce début de saison. À 40 ans, je pense que c’est le bon moment pour moi, à la fois professionnellement et personnellement, de relever ce nouveau défi et de laisser ma marque dans les années à venir. J’y débuterai mon nouveau rôle à partir du 18 octobre.

Tu crois au destin ?

Oui, j’y crois. Je ne dirais pas que tout est écrit à l’avance, mais il y a des signes qui montrent que certaines choses sont censées se produire de cette manière. Par exemple, je n’ai pas choisi que Dunkerque affronte Troyes le 4 octobre, et pourtant, ça arrive. C’est une coïncidence amusante, d’autant plus que Troyes, comme Dunkerque, joue aussi en bleu et blanc. Il y a trois mois, Troyes n’était même pas en Ligue 2, donc imaginer un match entre Dunkerque et Troyes semblait improbable. Et maintenant, ce sera le match qui marquera la transition entre mon passé et mon futur. C’est mon dernier match avec Dunkerque, et d’une manière étrange, ce sera aussi un match contre mon futur club. C’est une véritable passerelle vers ma nouvelle aventure. C’est assez curieux quand on y pense, mais il y a des signes comme ça qui semblent indiquer que les choses se passent comme elles le doivent.

En tant que PDG, quel est l’accomplissement dont tu es le plus fier pour le club ?

L’accomplissement est double. D’abord, il est structurel. Aujourd’hui, on a un stade qui est reconnu, et on a lancé le projet du centre d’entraînement. Les gens ne réalisent pas à quel point l’écart est immense entre un club amateur ou semi-pro, comme l’était Dunkerque il y a encore cinq ans, et un club bien ancré dans le monde du football professionnel depuis des décennies. Dans les années 2000, avec l’essor du foot-business, tous les clubs de Ligue 2 ont investi dans des stades modernes, des centres de formation, et des infrastructures d’entraînement. Mais il y a cinq ans, Dunkerque n’avait rien de tout ça. Pas de stade, pas de centre d’entraînement, et on n’a toujours pas de centre de formation, même si c’est en projet. L’infrastructure, c’est la base d’un club de football professionnel, et c’est l’une des choses dont je suis le plus fier. Ensuite, il y a l’image du club. Il y a dix ans, que ce soit d’un point de vue personnel ou professionnel, quand tu parlais de Dunkerque, c’était perçu comme une ville reculée, peu attractive, même dans le monde du football. Aujourd’hui, Dunkerque est connue dans le football, mais aussi sur le plan économique et industriel. Il y a une vraie dynamique qui s’est mise en place, et on n’a jamais autant parlé de Dunkerque qu’aujourd’hui. Le développement de la ville et du club sont étroitement liés. Comme l’a dit Patrice Vergriete, les deux destins sont connectés. Quand tu observes la dynamique de Dunkerque au cours des 4-5 dernières années, elle reflète aussi celle du club. C’est une vraie fierté de voir que le club attire et plaît de plus en plus aux gens. Donc, ce dont je suis le plus fier, c’est vraiment la structure et l’image du club, car ces deux aspects sont essentiels à son développement à long terme.

Comment as-tu vu évoluer le club depuis ton arrivée en tant que joueur jusqu’à aujourd’hui ? Quels sont les plus grands changements que tu as observés ?

L’évolution du club est vraiment marquée par les transformations structurelles. Quand j’ai commencé en 2011, j’ai pris en charge la communication, mais j’ai aussi touché à beaucoup d’autres domaines. Par exemple, j’avais réalisé une petite étude de marché pour comprendre où j’étais arrivé. J’avais préparé des questionnaires pour analyser la typologie du public et l’image que le club renvoyait. À l’époque, il y avait un fort désir de voir le club en Ligue 2, mais le public était vieillissant, composé en grande partie de ceux qui avaient suivi le club dans ses années de gloire. Aujourd’hui, on a réussi à attirer un public beaucoup plus diversifié. Les gens sont moins enclin à passer au passé. Même s’il y a toujours une nostalgie pour certains personnages emblématiques, comme Alex Dupont ou Jean Rouvroy, on se concentre désormais sur le présent et l’avenir du club. Cela montre un véritable changement dans la mentalité des supporters, qui vivent le football actuel sans constamment faire référence au passé. En termes de mentalité, le passage du monde amateur au professionnel a également apporté un changement de perspective. Les enjeux sont désormais à la fois locaux et nationaux. Par exemple, on a réussi à attirer un investisseur étranger, ce qui était impensable il y a 15 ans. Cette évolution témoigne de la façon dont le club s’est ouvert au monde extérieur et de l’importance d’avoir un actionnaire solide pour perdurer. À l’intérieur du club, il y a eu de nombreux changements, mais je pourrais en parler pendant des heures. Ce qui me frappe particulièrement, c’est l’appropriation du nouveau stade par les supporters. Les gens en sont fiers, et même les dirigeants d’autres clubs le reconnaissent. Le stade, bien qu’il ait une capacité de 5 000 places, est perçu comme un lieu agréable et convivial, ancré dans le centre-ville, ce qui le rend accessible et chaleureux. Cette proximité, cette taille humaine, symbolisent vraiment ce qu’est Dunkerque. C’est pourquoi il est important que les joueurs s’investissent dans la communauté, en participant à des actions avec les supporters et les partenaires. C’est l’essence même de notre club.

Si tu devais donner un conseil à ton toi d’il y a 14 ans, quand tu as commencé ton parcours à Dunkerque, que serait-il ?

C’est une bonne question. Si je devais donner un conseil à mon jeune moi, je lui dirais : « Continue à travailler comme tu sais le faire, et ça paiera. » J’ai toujours été chanceux de pouvoir prendre du recul sur mon parcours et, sincèrement, je n’ai pas de regrets. Je ne peux même pas me dire que j’aurais dû faire les choses différemment. Depuis le début, j’ai voulu me construire professionnellement, que ce soit à Dunkerque ou ailleurs. J’ai toujours su que je dirigerai un club un jour. Quand j’ai passé mon master en management du sport, je l’ai dit lors de ma toute première interview  : je voulais me lancer dans le management sportif. C’était en 2010, et j’en ai toujours été convaincu. J’ai toujours été curieux des coulisses du club, même en tant que joueur. J’aimais discuter avec les gens dans les bureaux, comprendre comment fonctionnait l’organisation. C’est une combinaison de prédispositions et de travail acharné. Même à l’époque où je jouais, je travaillais tard dans la nuit sur mes projets, sans en parler, car je craignais que cela soit mal perçu par mes entraîneurs. J’ai toujours eu un intérêt pour ce qui se passe derrière les scènes, et je savais que je ne deviendrais pas entraîneur, même si beaucoup de gens pensaient le contraire. En fin de compte, je suis devenu manager, ce qui me convient parfaitement.

Quelle est la chose qui va te manquer ici ?

Ce qui va vraiment me manquer, c’est la proximité avec tout le monde. C’est quelque chose qui fait partie de ma personnalité et que j’ai toujours aimé cultiver. Cette proximité est typique du territoire, et je ne suis pas sûr de la retrouver ailleurs. À Dunkerque, tu es proche de tes collaborateurs, de ton entraîneur, des politiques, des partenaires et des supporters, d’une manière unique. Ça me rappelle le carnaval, où cette connexion est palpable. Bien que l’on soit dans le Nord, il y a quelque chose de particulier ici. C’est vraiment l’identité dunkerquoise. Dans mon management, j’ai toujours agi avec pragmatisme. Ce n’est pas parce que j’ai été manager ici que je serai le même ailleurs, car chaque contexte est différent. Tout le monde se tutoie, c’est cette manière d’interagir qui est très dunkerquoise, et ça, ça va me manquer.

Que souhaites-tu pour le club ? 

Mon souhait pour le club, c’est qu’il reste en Ligue 2 et qu’il parvienne à bâtir un centre de formation efficace. Cela prendra du temps, et il faut que les gens soient patients. Dans cinq ans, j’aimerais que le club soit régulièrement entre la sixième et la dixième place, qu’il ait formé des joueurs locaux, qu’il réalise de bons transferts et que le stade soit plein. Je souhaite qu’il y ait une vraie vie autour du stade, avec des événements, des spectacles, et une réussite sportive solide. Le défi pour les dirigeants sera de promouvoir les joueurs du territoire, et cela demandera beaucoup d’énergie. J’espère sincèrement qu’il y aura, dans les années à venir, de nouveaux talents comme Enzo Bardeli qui émergeront de Dunkerque.

Comment aimerais-tu que l’on se souvienne de toi au sein du club et auprès des supporters ?

C’est une question intéressante. J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme étant le même Edwin, celui qui a évolué, d’abord comme joueur puis comme président, mais qui, au fond, est resté le même. Je suis quelqu’un qui s’est vraiment passionné pour ce club et qui a toujours travaillé avec sincérité. J’ai construit tout ce que j’ai accompli avec les autres, car rien ne se fait seul. Je pense qu’il est important d’être un leader tout en restant accessible. Être proche des gens, c’est essentiel, mais cela ne m’empêche pas d’être un manager, ce qui signifie parfois prendre des décisions difficiles. J’ai toujours eu cette éthique de travail ; je l’ai cultivée depuis mes années au centre de formation et à la fac. Pour moi, tout est lié à l’effort : tu n’as rien sans rien. C’est une valeur que je tiens à transmettre. J’aimerais vraiment que les gens se rappellent d’Edwin comme d’une personne simple, passionnée, et toujours prête à travailler pour le bien du club et de la communauté dunkerquoise.

Quel message voudrais-tu adresser aux supporters de l’USL Dunkerque qui t’ont accompagné toutes ces années ?

Je tiens à leur dire à quel point le chemin parcouru ensemble est incroyable. Je me souviens des déplacements à Bastia, en CFA2, où il y avait des irréductibles qui venaient soutenir l’équipe. Aujourd’hui, c’est essentiel que le supporter dunkerquois reste fidèle à son identité. Il doit comprendre son club et continuer à attirer de nouveaux supporters, car le football est cher au cœur des Dunkerquois. Le supporter maritime a le droit d’être différent des autres, et cette singularité est précieuse. Je leur dis un grand merci pour leur soutien, surtout à une époque où notre ferveur était reconnue. J’attends d’eux qu’ils continuent à mobiliser les troupes et à remplir le stade, car ce club mérite des tribunes pleines. Un mot pour nos partenaires sans qui nous ne serions jamais arrivé là non plus. Qu’il est loin le temps où nos réceptifs se trouvaient dans un bungalow ! Le collectivités ont été essentielles au développement du club, c’est une chance de pouvoir compter sur la CUD depuis tant d’années.  Enfin, je souhaite également dire un mot à tous les membres du club : nos collaborateurs, les licenciés, les arbitres, les éducateurs, dirigeants et bénévoles : MERCI, car un club ne se dirige pas seul. Sans les autres, ne nous sommes rien. J’ai pris beaucoup de plaisir à développer le club avec l’apport de tous.