Didier Santini : « Il reste encore un tiers du championnat, c’est long… »

Didier Santini : « Il reste encore un tiers du championnat, c’est long… »

Publié le 3 mars 2017
Alors que les Maritimes sont au repos ce week-end, nous avons fait le bilan des 23 journées écoulées avec le coach Didier Santini...
Photo actualités
  • Vous restez sur une série de cinq victoires. Dans ces cas-là, on imagine qu’on a envie d’enchaîner les matchs ?
    « On verra après le match de Marseille. Si on gagne, on dira que la pause a fait du bien, si on perd on dira que ce n’était pas bon ! Je pense qu’il fallait quand même couper parce que les joueurs étaient sur une grosse série et vu qu’il y avait le Carnaval, c’est tombé à pic cette année pour qu’ils puissent s’éclater un peu après avoir fait ce qu’il fallait sur le terrain. »
  • Quel bilan fais-tu des deux-tiers de la saison qui se sont écoulés ?
    « C’est compliqué. Il y a eu de très bonnes choses, puis des moments où on s’est aperçus qu’on était encore jeunes en voulant parfois changer notre style de jeu, notre ADN. Ça a été la chose la plus compliquée à faire comprendre aux joueurs. Il faut savoir comment on veut jouer, quel est notre plan de jeu et réussir à ne pas en changer, même si, forcément, l’équipe d’en face s’adapte. Les adversaires connaissent nos qualités, savent que l’on a beaucoup d’occasions, même si ça n’a pas été le cas contre Paris, comme c’était prévu. On sait qu’on peut faire très mal, notamment à l’extérieur où on a planté plus de vingt buts. Il fallait retrouver cette solidité à la maison. On a changé pas mal de choses. Les dirigeants ont fait des efforts pour nous permettre, les jours de match à domicile, de faire une mise au vert dès 11 heures. C’est un détail qui peut faire la différence, notamment dans la concentration, dans le comportement des joueurs. Ce qui est positif aujourd’hui, c’est que contre le Paris FC, on n’a pas gagné grâce aux onze titulaires, mais grâce aux douze ou treize joueurs qui n’étaient pas sur la pelouse et qui attendaient dans le vestiaire à la fin du match et qui étaient super contents. Il n’y avait pas de fourberie, pas de mec qui fait la gueule. C’est là notre force. Ça pousse tout le monde à donner plus encore à l’entraînement. Mais il reste encore un tiers du championnat, c’est long ! »
  • Quelles seront les clés pour rester sur le podium ?
    « Il y a des équipes plus aguerries que nous. Ce qui fera la différence, ce sera l’esprit d’équipe. Les onze dernières journées seront compliquées. Je l’ai dit aux joueurs. On a donné du rêve à beaucoup de gens, j’espère que ce n’est pas parce qu’on va perdre un, deux, ou trois matchs qu’il faudra casser tout ça. On sait que ça peut descendre très vite. Il va falloir garder cette humilité, bosser. Il y a des bonnes équipes comme Châteauroux, Avranches, Quevilly, Chambly ou encore Marseille, qui peut revenir en gagnant contre nous. Notre grande fierté, c’est d’avoir battu Paris et Créteil. Ça montre qu’avec des budgets moindres, on peut faire de belles choses. L’an dernier, l’agent d’un des joueurs qui était à Dunkerque lui a demandé pourquoi rester dans un club de m**** avec un entraîneur de m**** et un président de m****. Aujourd’hui, je me demande ce qui lui dit son agent… A nous de savoir gérer la fin de saison, de s’assurer que les mecs jouent pour l’équipe et pas pour leur gueule comme ça a pu être le cas en fin de saison dernière. On sait que beaucoup sont sollicités, qu’ils ont peur de se blesser… Mais tant que Dunkerque est en vie, tant qu’on peut aller au bout de ce rêve et avoir une possibilité de jouer le podium, on se battra. Si certains sont pollués dans leur tête, ils ne joueront pas. »

 

« Sauvés à 95% à onze journées de la fin… »

 

  • Vous avez intégré des joueurs d’expérience cet hiver avec Jerry Vandam et Alexis Allart, qui ne jouent pas forcément, c’est une preuve de la concurrence forte dans ce groupe ?
    « On recherchait un attaquant complètement différent de Malik ou de Bevic. Il y avait Adama qui a fait le choix de quitter le club. Il a préféré se relancer. Aujourd’hui, il fait de belles choses avec Calais, il se remet à courir vite, à flamber, c’est bien pour lui ! On cherchait un joueur de surface, un joueur expérimenté. Alexis est là pour se relancer, il doit retrouver un certain niveau physique, mais c’est un super mec, honnête, qui ne triche pas. Jerry n’a plus joué depuis plus d’un an. C’est compliqué pour lui de retrouver le rythme, mais c’est un joueur talentueux, qui doit retrouver le rythme et l’intensité des matchs de National. »
  • Ça fait un peu plus de six mois que tu es à Dunkerque et on a l’impression que tu t’es rapidement acclimaté !
    « Si j’ai signé ici, c’est pour le président au départ et pour le club que je connaissais un peu puisque Fabien (Mercadal) m’en avait parlé. J’ai rencontré des personnes fantastiques, dans le staff, dans les bureaux, le public, les supporters et puis le Carnaval ! Je me suis fait « zeutcher » par Gaetano Muraglia… C’est la tradition ! Je sais que c’est compliqué d’avoir plus de supporters dans le stade, notamment à cause de sa vétusté, mais j’espère qu’il y aura plus de monde lors des prochaines journées, que les gens pousseront. On sait que ça va être compliqué d’aller au bout. Je ne veux casser le rêve de personne, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Aujourd’hui, on a 3-4 points d’avance, on a peut-être un point de retard sur Châteauroux, on a fait une super série. Je sais qu’ils sont capables de gagner cinq matchs d’affilée encore. Maintenant, je sais aussi que ça va se jouer sur des détails. Contre le Paris FC, ça sa été le cas. Cette fois, c’était en notre faveur… On va rencontrer trois équipes qui sont dans les huit premiers avec Marseille, Concarneau et Béziers. On va voir comment on va passer cela. Après, on va affronter des équipes qui luttent pour leur survie… C’est sûr qu’être sauvés à 95% à onze journées de la fin, c’est pas mal, mais je ne veux et je ne peux rien promettre d’autre pour l’instant. »
  • Tu imaginais avoir une telle réussite, toi qui découvre le championnat de National ?
    « Je ne veux pas manquer d’humilité, mais si je suis venu ici, ce n’est pas pour terminer dernier. J’ai fait beaucoup de montées en tant que joueur, j’en ai fait pas mal en tant qu’entraîneur. Le National, c’est le seul championnat que je ne connaissais pas. Il a fallu apprendre, discuter, regarder des matchs avec Ben (Rytlewski). C’est un championnat compliqué et de bonne qualité, mais qui n’est pas assez mis en valeur. On voit encore des équipes qualifiées en Coupe de France. Il y a de très bons joueurs dans ce championnat. Après avoir monté cette équipe avec Ben, je savais qu’il était possible d’arriver dans le top 5 dans les cinq dernières journées. Et si tu n’es pas trop loin du premier, pourquoi pas… On sait que les cinq dernières journées sont capitales. On sait que toutes les équipes qui ont engrangé douze points lors de ces cinq journées la saison dernière sont toutes montées. A nous de faire de même. »